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Hécatombe chez les caribous de la rivière George

Nord-du-Québec

Hécatombe chez les caribous de la rivière George

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George_map sur Wikipedia

On le savait depuis un certain temps, le troupeau de caribous de la rivière George, dans le Nord-du-Québec, est en déclin. Mais hier, le ministère de la Faune du Québec (MRNF) l’a annoncé officiellement avec des chiffres à l’appui. Le troupeau de caribous de la rivière George compte aujourd’hui 74 000 individus alors qu’il en comptait 381 000 en 2001 et 776 000 en 1993. En moins de vingt ans, c’est une diminution de plus de près de 95%. C’est plus que préoccupant, c’est une hécatombe.

Contrairement au MRNF qui n’annonce pas de mesures pour contrer cette hécatombe, la province de Terre-Neuve-Labrador, qui partage le troupeau avec le Québec, a annoncé hier une série d’actions visant à arrêter ce haut taux de morbidité :

 

- Terminé la récolte de deux caribous par chasseurs voisins. Un caribou suffira.

 

- Terminé le droit de chasse pour les non-résidents.

 

- Terminé la chasse commerciale.

 

- Terminé la chasse au nom d’un membre de sa propre famille.

 

- Terminé la chasse cet automne contrairement au Québec où 1000 caribous ont été abattus dans les pourvoiries.

 

Ceci étant dit, la chasse ne semble pas en cause dans le déclin du troupeau. Selon des spécialistes interrogés par agence de presse QMI, le manque de lichen serait la principale cause de ce fort taux de morbidité. Morts de faim les caribous. Le troupeau était devenu trop important il y a vingt ans et il a détruit son garde-manger. L’effondrement du troupeau est cyclique. Le lichen prend une soixantaine d’années à repousser. Dans les années 1950, le troupeau de la rivière Georges ne comptait que 5000 bêtes suite à un effondrement. Le troupeau actuel n’en est pas rendu là, il est en relativement bonne santé et devrait croître.

Commentaires

diminution caribous rivière Georges.

Effectivement, les fortes concentrations dans ce secteur étaient notables depuis les 7-8 dernières années. Les caribous abattus ont toujours présentés une bonne alimentation et une carcasse proportionnelle. N'y a t'il pas lieu de penser qu'une partie de ce toupeau s'est déplacé vers celui de la rivière aux feuilles? Comment n'avoir jamais pu dénombré des carcasses de cette grande mortalité malgré la présence humaine dans ces régions? Et qu'en est'il de la migration estivale à l'extrême nord ou du lieu printanier des mises-bas?
Cette situation prévisible questionne beaucoup et attriste à la fois. Je souhaite que toute la lumière soit faites sur le sujet particulièrement avec les moyens modernes d'aujourd'hui et de la richesse peut-être mal exploité de cette ressource au Québec.
Bonne recherche et tenez-nous informé, Claude Deschênes

Caribous

Les choses semblent normales dans ce cas-ci, mais il faut savoir que le lichen cladonia qui représente la source principale du régime alimentaire du caribou est dépendant des épinettes noires pour sa croissance. En contre partie, ces épinettes noires sont sensibles aux coupes à blanc et aux épidémies de tordeuses de bourgeons de l'épinette qui affaiblit les arbres matures et la production de graines, menaçant ainsi la régénération de l'espèce dans les zones clairsemées par les feux de forêts. D'autre part, avec le réchauffement planétaire, les conditions climatiques et pédologiques pourraient devenir hostiles aux hordes de caribous avec l'arrivée d'insectes piqueurs vecteurs de maladies ainsi qu'avec l'enfeuillage progressif et la migration nordique de mammifères associés.