Au début de la semaine les pompiers lançaient un appel à l'aide en affirmant que les jouets neufs sont en nombre vraiment insuffisant cette année sur leurs étagères. Pour pallier à ce manque, les pompiers proposent d'acheter à rabais les jouets rejetés par les grands magasins. L'offre : payer 25% du prix sur les articles jetés. Ainsi, ils pourront, pour la soixante-sixième année de suite, offrir leur traditionnelle distribution de jouets le 23 décembre prochain.

Il serait intéressant de connaitre le nom de ces magasins qui cadenassent leur conteneur à déchets comme s'il s'agissait d'un matériel précieux. C'est très facile de comprendre leur motivation : si on cadenasse le conteneur, personne ne touchera à ces jouets neufs qui ont un bris d'emballage et nos ventes en magasin vont augmenter. Erreur, c'est une distribution de jouets pour enfants pauvres. Sans les jouets recueillis dans les rebuts, ils n'auront rien et leurs parents, s'ils en ont, n'auront pas les moyens de s'en payer.

C'est vraiment le pire exemple d'avarice dont j'ai eu connaissance ces dernières années. N'ayons pas peur des mots, c'est déplorable et condamnable moralement parlant. Ce fut toléré durant soixante six ans de laisser les conteneurs à déchets des grands magasins débarrés, ça devient intolérable en 2006 ?

Les pompiers proposent quand même de payer ces grandes chaînes au détail 25% du prix du neuf pour leurs déchets. Quel bel exemple de ténacité pour les pompiers. Quel bel exemple de mauvaises valeurs de la part de certains magasins. Je dis certains car j'ose croire que ce n'est pas généralisé. Il y a encore de la place pour de la générosité en 2006. Mais cette générosité ne vient pas des commerces qui refusent même de permettre à des bénévoles de ramasser leurs déchets pour le Noël des enfants pauvres. Honte sur ces commerçants. Tout ce qu'ils mériteraient c'est d'être identifiés publiquement pour leur avarice. Pour leur punition, ils devraient lire Scrooge, de Charles Dickens durant le temps des Fêtes.