Notre réseau routier moribond paralyse le transport d’éoliennes

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Transport d'éolienne. Surcharge.

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Tout camionneur ou automobiliste qui emprunte le réseau routier québécois le sait : notre réseau routier est moribond. Malgré les réparations annuelles, les viaducs et structures routières perdent des morceaux. Dans les cas extrême, comme le viaduc de la Concorde, c’est le pont au complet qui tombe. Devant les inquiétudes de la comissions d’enquête présidée par Pierre-Marc Johnson sur l’effondrement de ce viaduc, le Ministère des Transports du Québec (MTQ) a décidé d’émettre, jeudi 19 juillet 2007, une interdiction de circuler en surcharge sur 135 viaducs. Cela pose de sérieux problèmes à l’industrie éolienne dont la plupart des chargements sont en surchage. Certains entreprises ne peuvent tout simplement plus livrer la marchandise. Nous en sommes rendus là.

Il y aura donc des retards sur les chantiers tant au Québec qu’aux États-Unis un des principaux clients de la filière éolienne au Québec. Les constructeurs entreposent donc la marchandise et les transporteurs mettent leur camionneurs en arrêt de travail.

«Il faut que ça se règle au plus vite, sinon ça va être catastrophique», lance Patrick Pellerin, président de Marmen, important constructeur de pièces d'éoliennes basé à Trois-Rivières au journaliste de La Presse.

Thomas Bellemare, principal transporteur de Marmen, n’a atrouvé aucune route d’accès pour les Étas-Unis depuis jeudi. Les structures tubulaires en acier servant à soutenir les pales d’éoliennes ne peuvent plus être livrées chez nos voisins du sud. Chaque jour l’usine produit deux de ces tubes quotidiennement et 95% des commandes vont aux États-Unis. Ces tubes font 75 à 110 pieds de long. Le transporteur Thomas Bellemare a mis à pied 40 camionneurs du Québec en attendant la réouverture des tronçons routiers. C’est 25% de la flotte de l’entreprise.

Même chose pour la Gaspésie et la région du Bas-Saint-Laurent, il devient difficile de livrer sur les chantiers des pièces hors normes. Même avec des routes alternatives, cela occasionne des délais supplémentaires de un à trois jours qui vont se répercuter sur les coûts de fonctionnement. Exemple, un seul jour de retard coûte environ 4500$ pour le chargement et les véhicules d’escorte. Il va de soi que bien des contracteurs et transporteurs ne peuvent se permettre ces dépenses supplémentaires. Si le MTQ n’intervient pas rapidement, plusieurs acteurs de la filière éolienne estiment qu’il y aura un impact dès la semaine prochaine sur les chantiers.

Le MTQ a interdit depuis le 19 juillet l’accès à 135 viaducs pour tout véhicules lourds en surcharge. Les viaducs en question ressemblent, sous certains aspects, au viaduc de la Concorde qui s’est effondré à Laval en 2006. Chacun des 135 viaducs devra être inspecté avant d’être de nouveau ouvert aux véhicules en surcharge.

«Si ça ne se règle pas rapidement, ça va avoir des conséquences très sérieuses, lance le président de Marmen au journaliste de La Presse. J'espère que les clients ne commenceront pas à croire que c'est un problème ou que c'est compliqué de construire des éoliennes au Québec.» Le MTQ de son côté travaille avec certains transporteurs routiers pour concevoir des routes de détournement.

Le président de Marmen a vu juste. C’est devenu compliqué de transporter les éoliennes au Québec. Je dirais même que c’est devenu compliqué de rouler en auto. Notre réseau est trop grand pour notre population et notre capacité de payer ( lire http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/8896 ) C’est pour ça qu’il tombe en ruine et nuit au transport, au tourisme et à notre réputation. Il est grand temps de cesser d’étendre notre réseau pour consolider nos acquis actuels. Malgré le nombre impressionnant de chantiers en cours, tout tombe en pièce.

Il faudra que la filière éolienne envisage le train ou le bateau pour transporter jusqu’aux États-Unis leurs pièces hors normes. Au moins, là-bas, le réseau est en ordre. Il faudra peut-être aussi penser à reconstruire les ports du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie pour livrer par bateau ces pièces. J’ai comme l’impression que ce serait plus rapide d’aller vers ça que de retaper les 135 viaducs grugés et fatigués.

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