Québec a dévoilé aujourd'hui les 13 gagnants des Phénix de l'environnement 2007. La remise des prix avait lieu à l'Assemblée nationale du Québec. Neuf des prix Phénix ont été remis à des personnes ou organismes situés en région. Le concours a aussi rendu un bel hommage à Hubert Reeves et à Frédérick Back en les admettant dans le Cercle des Phénix.
Gaston Déry s'est distingué dans la catégorie "Mise en valeur des milieux naturels et de la biodiversité", par son projet de Protection et aménagement de l'Ile-aux-pommes, qui se déroule dans le Bas-Saint-Laurent.
Ce projet appartient à la famille Déry depuis 1927 et des activités de protection et de conservation du milieu insulaire y ont cours depuis cette époque. Elle constitue une aire de repos et d'alimentation pour la sauvagine et les oiseaux de différentes espèces en période de migration, dont une colonie d'eiders à duvet. Avec la collaboration de Canards Illimités Canada, un plan d'aménagement a été mis sur pied afin d'améliorer l'habitat naturel de la sauvagine : maintenir la végétation insulaire et les habitats naturels propices à la nidification, à l'élevage, à l'alimentation et au repos d'une faune aviaire variée.
Le Groupe Solidarité Jeunesse a reçu un Phénix dans la catégorie "Education et sensibilisation" pour son projet la Journée Normand Maurice.
Cette journée est un événement de sensibilisation qui s'étend sur quelques mois durant lesquels des activités sont organisées afin d'encourager la collectivité à améliorer la qualité de la récupération. Des activités spécifiques, des kiosques d'information, la Brigade Ecoguide qui visite les lieux publics et les immeubles à logement de Victoriaville et le tirage au sort d'une voiture écologique Yaris de Toyota contribuent à sensibiliser les citoyens. Le point culminant celle-ci est une collecte de résidus domestiques dangereux effectuée par 450 jeunes bénévoles.
L'école l'Étincelle de Sainte-Marguerite a obtenu les honneurs dans la catégorie "Réalisation-Jeunesse" grâce à son programme Écolocorde.
L'Écolocorde, un projet de micro-entreprise, mobilise l'ensemble des élèves de tous les degrés du primaire et favorise la récupération et le recyclage des tubulures abîmées de cabanes à sucre en corde à danser. Au-delà de la fabrication de cordes par les élèves, divers comités formés d'élèves s'occupent de la commande jusqu'à la facturation et à la livraison dans des boîtes récupérées. Ces comités favorisent la participation des élèves à toutes les étapes de production et de distribution des cordes à danser.
Un prix hors catégorie à été décerné à Glacialis Production de Cap-aux-meules pour son projet Mission Antarctique, mené par Jean Lemire.
Cette expédition, d'une durée de 430 jours, comportait deux volets principaux: un volet éducatif, qui s'adressait aux écoles et au grand public, ainsi qu'un volet scientifique, qui consistait à colliger des preuves et des données empiriques afin de soutenir les observations de l'équipage. Le site Internet de la mission était mis à jour quotidiennement permettant à plus de 900 000 visiteurs de profiter des observations réalisées pendant ce périple. De plus, 820 écoles se sont inscrites à "La mission dans ton école", liée à l'aventure du Sedna IV, et près de 300 vidéoconférences ont ainsi été réalisées dans les écoles. Des projets télévisuels et cinématographiques sont en cours de réalisation à partir des 600 heures d'images réalisées pendant l'expédition.
Terra Vie - fonds foncier communautaire a obtenu le Phénix "Développement durable" pour son programme Ecovillage de Montcalm.
Sa mission étant de protéger la richesse des milieux naturels, Terra Vie a fait l'acquisition d'une terre de 238 acres à Montcalm afin de mettre en oeuvre un projet pilote d'écovillage associé à une aire protégée. De fait, 75 % du terrain est géré en aire protégée reconnue où l'on souhaite aménager des sentiers d'interprétation et d'observation. Un centre éducatif écologique sera construit et une zone habitable viendra compléter le projet par la construction d'échohabitations et la mise en place d'activités gérées par les résidants, par l'entremise d'une coopérative de travail.
La Ferme Le Crépuscule s'est distinguée dans la catégorie "Education et sensibilisation" grâce à son programme Recherché : jeune paysan engagé !
Né d'une volonté de faire découvrir le milieu agricole aux jeunes citadins, ce projet offre aux élèves du secondaire l'occasion de passer une journée à la ferme et de participer à différentes activités liées au bon fonctionnement de ce type d'entreprise. Planter des conifères, protéger les érables des prédateurs, nettoyer un parc à bovin, semer de l'ail et préparer le bois de chauffage pour l'évaporateur de l'érablière occupe la journée de ces apprentis paysans. Ils repartent avec des produits de la ferme et de nouvelles connaissances dans leurs bagages.
Claude Poudrier a reçu un Phénix dans la catégorie "Education et sensibilisation" par le biais de son programme Engagement citoyen en environnement.
Ce projet de formation en éducation relative à l'environnement et à la citoyenneté environnementale repose sur une démarche de résolution de problèmes communautaires. Elle a pour objectif de promouvoir l'action citoyenne chez les jeunes afin d'améliorer la qualité de l'environnement. Elle vise à intéresser les jeunes et leur communauté à l'élaboration de projets durables afin de régler les problématiques environnementales qui touchent leur communauté. Implanté dans 15 commissions scolaires au Québec, ce programme touche tous les niveaux d'enseignement, du centre de la petite enfance à l'université.
La Communauté de Wemindji s'est vu remettre un prix dans la catégorie "Gestion des matières résiduelles" pour son Programme de gestion intégrée des matières résiduelles en milieu nordique.
Cette communauté crie compte 1 300 habitants. En délaissant leur mode de vie traditionnel, les citoyens consomment davantage de produits emballés qui proviennent du Sud, produisant du même coup une plus grande quantité de matières résiduelles à gérer. Un programme de collecte sélective et de récupération a donc été mis en place en 2006, dans le but d'augmenter la durée de vie du lieu d'enfouissement et de l'incinérateur acquis par la communauté en 2003. Les résultats obtenus sont impressionnants. La collecte sélective favorise en effet la récupération de près de 50 % des matières générées par les résidants.
La Ville de Gatineau a obtenu le Phénix dans la catégorie "Développement durable" pour son projet de partenariat avec Communauto: véhicules partagés pour les déplacements d'affaires.
Premier du genre au Québec, le projet-pilote de partage de véhicules pour les déplacements d'affaires est né d'un partenariat entre Gatineau et Communauto. Au total, vingt-six employés du Service d'urbanisme de la Ville sont inscrits, à titre d'utilisateurs, au programme de l'auto-partage. Ce projet s'est ensuite étendu aux citoyens désireux de profiter du service. L'engagement du service auto-partage bénéficie des espaces de stationnement réservés aux véhicules de Communauto qui sont offerts gratuitement et dont leur localisation est pensée en fonction de l'accessibilité reliée aux points de convergence des principaux parcours d'autobus et d'autres endroits centraux.
Cette distinction honorifique est remise à des personnalités reconnues pour leur contribution personnelle remarquable à la cause environnementale au Québec.
Bien qu'il vive depuis 1965 à Paris où il occupe le poste de directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique, Hubert Reeves est né et a étudié à Montréal. Scientifique de formation, il se fait un point d'honneur de communiquer au plus grand nombre les découvertes qui favorisent la compréhension de l'univers. Conformément à sa conviction que la science doit être accessible à tous, il est l'auteur d'ouvrages de vulgarisation tels Patience dans l'azur et Poussière d'étoiles, entre autres, qui connaissent un énorme succès public. Son engagement s'étend également aux questions écologiques et la publication, en 2003, de son livre Mal de Terre fait d'ailleurs état de ses préoccupations face à l'avenir de la Terre. Depuis 2001, il est président de la Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs. La liste des titres et des distinctions honorifiques qu'il a reçus est impressionnante. Un astéroide, Hubertreeves (9631), a même été nommé en son honneur en 1999 par l'Union astronomique internationale.
Dès son plus jeune âge, le dessin était, pour Frédéric Back, une façon de rendre compte des beautés de la nature. A son arrivée à Montréal, en 1948, il possède déjà une solide formation en dessin et en peinture. Il enseigne alors à l'Ecole des Beaux-Arts de Montréal où il fait la connaissance d'Alfred Pellan. L'avènement de la télévision en 1952 lui offre l'occasion d'oeuvrer comme illustrateur, créateurs d'effets visuels, de décors et de maquettes pour des émissions culturelles, éducatives et scientifiques. Mais c'est grâce à son travail en cinéma d'animation qu'il obtient une reconnaissance internationale considérable. Entre autres, L'homme qui plantait des arbres, récipiendaire d'un Oscar en 1987, a reçu plus d'une quarantaine de prix dans des festivals de films partout dans le monde. L'engagement de Frédéric Back envers l'environnement se traduit d'abord et principalement par son oeuvre artistique, mais aussi par sa collaboration à des regroupements écologiques comme la Société protectrice des animaux. La mise en ligne de son oeuvre sur Internet constitue un legs artistique et idéologique inestimable.
Les Phénix de l'environnement ont vu le jour en 1998. Il représente une occasion pour les entreprises, les municipalités, les organismes municipaux, les groupes environnementaux, et les individus qui ont réalisé un projet en faveur de la protection du patrimoine naturel québécois, dans une perspective de développement durable, de faire connaître leurs initiatives.