Les coopératives de solidarité: Un modèle portée par les gens et par le milieu

Des cinq formules de coopératives, la coopérative de solidarité est la plus récente. Elle fut introduite dans la Loi sur les coopératives en 1997 en réponse à l'émergence de nouvelles réalités socioénomiques et à l'apparition de besoins particuliers en matière de développement local et régional.

Outre les principes communs de démocratie, de partage et d'égalité et des valeurs sociales propres à toutes coopératives, la coopérative de solidarité se distingue des autres en étant la seule à permettre la cohabitation de trois catégories de membres: utilisateurs, travailleurs et de soutien. Les membres utilisateurs bénéficient des produits et des services offerts par la coopérative, les membres travailleurs fournissent une prestation de services et les membres de soutien apportent leur appui et leur conseil. Pour cette dernière catégorie, il peut s'agir d'une personne physique ou morale ayant un intérêt économique ou social dans la réalisation des objets de la coopérative. Des représentants de chacune des catégories sont appelés à former le conseil d'administration de la coopérative.

Actuellement, la coopérative de solidarité doit obligatoirement compter dans ses rangs des membres travailleurs et utilisateurs, la présence de membre de soutien étant souhaitable mais demeure facultative. Les nouvelles dispositions de la Loi sur les coopératives, dont l'entrée en vigueur demeure indéterminée [NDLR: Ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur en novembre 2005], prévoient que dorénavant le membership de la coopérative pourra être constitué de seulement deux catégories de membres sur les trois, peu importe la combinaison choisie.

L'originalité de la structure de la coopérative de solidarité réside dans la mobilisation des membres de toutes les catégories à l'atteinte d'un objectif commun, tout en permettant la satisfaction de besoins variés. La mise sur pied de coopératives de solidarité s'inscrit souvent dans un cadre spécifique de développement local ou communautaire et l'implication des acteurs du milieu (CLD, CDEC, CDR, CLSC, etc.) s'avère alors essentielle, tant au stade du démarrage qu'à celui de la croissance.

Depuis 1997, plus de 255 coopératives de solidarité ont été créées et leur nombre ne cesse de croître au fil des ans. La plupart sont de nouvelles entités juridiques. Cependant, la flexibilité de ce type d'organisation est telle que plusieurs organismes à but non lucratif ont opté pour une transformation en coopérative de solidarité. Au départ, on retrouvait les coopératives de solidarité plus particulièrement dans le domaine des services à la personne, de l'agriculture, du récréotourisme et de l'environnement. Depuis, elle ont investi des secteurs d'activités de plus en plus variés, tels l'imprimerie et l'édition, les services aux entreprises, le commerce équitable, les arts et spectacles, l'hébergement et la restauration.

La formule de coopérative de solidarité est encore relativement jeune. Elle a cependant fait ses preuves dans presque toutes les régions du Québec. Il est à prévoir que les initiatives de ce genre, impliquant la mobilisation de personnes et la concertation du milieu, vont continuer de se multiplier au cours des prochaines années, notamment en raison du désengagement de l'État et de la réduction des services directs à la population.

Source: COOPOINT - 2004-2005, Revue annuelle, Volume 5.

Voir aussi: Lancement de la revue COOPOINT 2006

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