Le Québec a fait le tour du débat sur les accommodements raisonnables depuis le drame psychotronique d’Hérouxville (http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/10813 ) l’hiver dernier et le scandale de la cabane à sucre au printemps 2007 (http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/11622 ). Le fond du baril sur la question était atteint. Pourtant, on en parle de plus en plus. Pour moi, c’est du radotage qui ne mène nulle part. Et voilà qu’en plus une commission sur la question s’est mise en branle. La commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. Avez-vous entendu la variété de commentaires entendus lors cette commission qui fait le tour des régions? C’est n’importe quoi. Un endroit où tous les frustrés et geignards (et Dieu sait qu’il y en a au Québec) peuvent tenir un micro et faire leur show devant une foule médusée et un Gérard Bouchard qui est bien payé pour se faire gueuler dessus.
Au moins, monsieur Taylor est en convalescence et peut fermer la télé lorsqu’il est fatigué d’entendre d’illustres Québécois de toutes origines déclamer leur vérité. Car lors de ces exercices démocratiques que sont les commissions itinérantes, Québécois de souches et issus de l’immigration se rejoignent sur un point : ce sont toutes les grandes gueules en manque d’attention qui s’y retrouvent à 80 % au moins. Reste 20 % d’intervenants sérieux qui ont des choses intéressantes à dire. Soit, 20 % de bons commentaires et mémoires structurants. Ces 20 % finiront tablettés la plupart du temps. Certains politiciens éclairés s’en serviront, mais il y aura très peu de lecteurs et les ouvrages ne passeront pas à la postérité. Alors, pourquoi investir des sommes énormes dans l’exercice? Pour calmer le jeu, tout simplement. Gagner du temps pour ne rien décider. Le politicien québécois est le reflet des Québécois. Il n’aime pas décider, préfère se laisser porter par les événements et que les circonstances décident pour lui. Or, dans le débat sur les accommodements raisonnables, quelques décisions auraient mis un terme au débat :
Trois principes à affirmer, qui rallient la majorité des Québécois de toutes religions, tout parti confondu. Mais c’est trop simple. On ne peut affirmer une telle chose ici au royaume de l’indécision. On garde le crucifix dans nos institutions, alors on se doit d’accepter le kirpan à l’école. C’est n’importe quoi. À ne rien vouloir décider, on se retrouve embourbé dans un débat stupide et inutile. Vous voulez connaître d’avance les recommandations de la commission Bouchard-Taylor? Lisez les trois énoncés ci-dessus, ça devrait se résumer à ça ou alors je n’ai rien compris à ce que nous sommes.
Pourquoi doit-on se vautrer chroniquement dans les mêmes débats? Le débat sur la souveraineté a duré trente ans. Là, il est mis de côté pour les accommodements raisonnables. Pour combien de temps? Pas trop j’espère. On a tout dit, je ne vois pas ce qu’on pourrait rajouter sinon que de dire assez c’est assez. Le Québec est ouvert à l’immigration, mais l’immigrant qui vient ici arrive dans une société qui tient à quelques valeurs fondamentales qui sont très simples à comprendre. (Revoir les trois énoncés ci-haut). Chacun devra toutefois respecter ces règles. Si on ne retrouve pas de kirpan ou de voile islamique à l’école, on ne doit pas y trouver de crucifix non plus. C’est ça être une société laïque. Le domaine public est celui où nous nous rejoignons tous et c’est pour cela qu’il doit devenir laïc. Faire des accommodements contre cela c’est retourner en arrière.
J’ai beaucoup de sympathie pour l’ADQ mais pas sur le point où il faut garder le crucifix dans nos institutions publiques. On est une société laïque où on ne l’est pas. Pour moi le modèle français doit s’appliquer ici. Dès lors, tout débat sur les accommodements raisonnables n’aura plus sa place. Le Québec est une société laïque, c’est à prendre ou à laisser. Vous verrez qu’avec une telle société, l’immigration sera plus forte que jamais car la majorité des gens qui vivent sur cette terre rêvent d’une telle société où la religion demeure du domaine privé. Une société libre du joug des prêtres, imams et rabbins. Le Québec a fait la tour du débat sur les accommodements raisonnables depuis la Révolution tranquille dans les années soixante. Je ne vois pas pourquoi on y reviendrait. Et vous?
oui il reste quelque chose à dire
lise
Lundi 17 Septembre 2007 4:24:59 pm