Le mouvement coopératif et mutualiste québécois sonne l'alarme

Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois

Conseil québécois de la coopération et de la mutualité

"Le mouvement coopératif et mutualiste québécois propose la création de Filières de solidarité coop en agriculture. Cette alternative permettrait d'assurer le maintien et le développement de coopératives agricoles au Québec", a soutenu Hélène Simard, présidente-directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité lors de la présentation du mémoire dans le cadre des audiences de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois.

Au Québec les grandes coopératives agricoles, dans l'ensemble de leurs filières, représentent un chiffre d'affaires de près de 5,6 milliards $, avec 17 287 emplois directs excluant les producteurs agricoles. Nous savons également que deux producteurs agricoles sur trois sont membres d'une coopérative.

Quel est le problème?

Actuellement, la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche oblige le producteur à vendre ses produits à l'office ou l'organisme désigné. Dans un tel cadre législatif, il est impossible pour les coopératives de maintenir leur lien d'usage avec leurs membres producteurs. Ceci crée une fissure entre le membre et sa coopérative faisant en sorte que les producteurs agricoles se sont vu désapproprier de leur entreprise.

"Le défi de la coopérative tient à sa capacité de créer une véritable cohésion entre les membres fondée sur la solidarité. Et cette force de solidarité sera d'autant plus importante que le nombre de membres "volontaires" sera élevé. Le lien d'usage a donc deux faces. Il est à la fois un lien de propriété qui donne aux membres le droit d'orienter leur entreprise de façon démocratique. Il est aussi un lien de solidarité où les membres et leur entreprise constituent une seule entité pour être en mesure de répondre aux besoins de transformation et de mise en marché de leur production. Pour y parvenir, il est essentiel que les membres puissent approvisionner directement leur coopérative, ce qui n'est pas possible actuellement", a renchéri Mme Simard.

La solution : la création de Filières de solidarité coop

Pour assurer et réhabiliter le lien d'usage du producteur agricole à sa coopérative, le Conseil recommande que le gouvernement reconnaisse la coopérative comme une seule et unique entité entrepreneuriale, propriété collective de l'ensemble des producteurs agricoles qui sont membres usagers. Cette reconnaissance pourrait se traduire par des changements dans la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche autorisant la création des Filières de solidarité coop.

Le modèle coopératif de développement de l'agriculture est marqué historiquement par sa capacité à intégrer l'ensemble des activités agricoles qui constituent les chaînons de la production. Production, transformation, mise en marché, approvisionnement ont été développés et intégrés grâce à la formule coopérative qui fait des producteurs membres des propriétaires de l'entreprise coopérative.

Il est important de rappeler que pour 1 $ investi dans l'agriculture, les revenus d'exploitation sont de l'ordre de 9,30 $ alors que 1 $ investi dans la transformation génère 47,90 $(1) de revenus. Il est donc impératif pour le développement des coopératives agricoles et pour le développement des régions du Québec de prioriser en entier la filière de production et de s'assurer de mettre en place les conditions favorables pour le faire.

Rappelons que le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité a pour mission de représenter le mouvement coopératif et mutualiste, de défendre les intérêts de ses membres et de travailler à l'amélioration des conditions de développement coopératif. Il regroupe l'ensemble des organisations coopératives sectorielles et régionales du Québec qui compte plus de 3 200 coopératives et 39 mutuelles. Ces entreprises procurent de l'emploi à plus de 81 000 personnes, regroupent plus de 7 millions de membres, génèrent plus de 20 G $ de chiffres d'affaires et possèdent des actifs évalués à près de 150 G $.

(1) MAPAQ, 2006. L'activité bioalimentaire au Québec. Bilan 2005.


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Renseignements:

Gervais Nadeau, directeur des communications
Cellulaire: (418) 572-1984

Source:

Conseil québécois de la coopération et de la mutualité

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