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Perte du permis de conduire : une petite fin du monde en soi pour les aînés des régions

Transport

Jean-Marie de Koninck

Jean-Marie de Koninck

Source image : http://www.securite-routiere.qc.ca/

Jean-Marie de Koninck, président de la Table québécoise sur la sécurité routière (TQSR), estime que des changements doivent se faire en ce qui a trait au renouvellement des permis de conduire de nos aînés. « Dans les faits, la catégorie des personnes âgées n’est pas à risque. Ça ne se compare pas aux jeunes, car les conducteurs âgés sont prudents. Ils ne sortent pas le soir, ni lors des heures de pointe et ils font peu de kilométrage. Néanmoins, si on analyse ça aux kilomètres parcourus, ils sont les plus dangereux, c’est vérifié. Ils sont plus à risque » a-t-il déclaré au Journal de Québec.

À titre d’exemple par rapport au laxisme des autorités en la matière, Jean-Marie de Koninck affirme qu’il a son permis de conduire depuis cinquante ans et qu’il n’a jamais eu de cours de rafraîchissement de conduite à faire. Pour lui, cela n’est pas normal et il est temps d’agir puisque bientôt, le nombre de personnes âgées sur les routes va doubler. « Les personnes âgées n’ont plus les mêmes réflexes sur la route, la vision périphérique diminue, l’ouïe est moins bonne. Ils deviennent isolés dans leur véhicule. » a-t-il précisé au Journal de Québec en estimant qu’un test médical n’est pas suffisant pour s’assurer des aptitudes de quelqu’un pour la conduite.

Retirer le permis de conduite d’un aîné qui n’est plus apte à assurer sa propre sécurité et celle des autres au volant d’un véhicule, c’est rendre service à tout le monde. Il faut cesser de voir la perte du permis de conduite comme la fin de l’autonomie et de la liberté.

Je ne veux pas aller à l’encontre des propos du président de la TQSR, ils sont plein de bons sens. Toutefois, j’aimerais apporter un bémol et parler de la réalité des aînés en régions. Surtout en régions plus éloignées où il faut prendre son véhicule pour obtenir certains services. Dans ces conditions, c’est la fin de la liberté, c’est un déménagement vers un CHSLD, c’est s’éloigner de ses proches. Alors oui, enlever un permis de conduire, c’est un peu comme annoncer la fin du monde pour quelqu’un qui ne demeure pas en ville, qui n’a pas accès aux transports en commun. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire si la personne n’est plus apte à prendre le volant, mais il ne faut pas minimiser les conséquences de la perte de son permis de conduire pour les aînés de nos régions plus éloignées.

Voilà un beau sujet de préoccupation et de réflexion pour la TQSR. Comment maintenir l’autonomie et le sentiment de liberté chez nos aînés des régions après la perte de leur permis de conduire.

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