Une enquête publique sur les liens entre l’UPA et la Financière agricole est demandée par des producteurs de veaux du sud du Québec
Agroalimentaire et agriculture
Des producteurs de veaux du sud du Québec (Centre-du-Québec surtout selon Radio-Canada) ont manifesté à Saint-Hyacinthe en Montérégie, mardi, devant l’entreprise Écolait. Ces derniers désirent qu’il y ait une enquête publique sur les liens entre l’UPA et la Financière agricole du Québec. Selon les manifestants interrogés par Radio-Canada, il se pourrait qu’il y ait collusion entre l’UPA, la Financière agricole du Québec et certaines entreprises agricoles. Cette collusion supposée provoque de plus en plus de faillites chez les producteurs.
Dominique Lapalme, producteur de veaux à Acton Vale, a dit à Radio-Canada : « Un veau de lait me coûte dans les 900 ou 950 $ à produire et quand on le vend aux abattoirs, on reçoit à peu près 800 à 825 $ la tête ». L’Assurance stabilisation agricole compense cette perte en partie. Ceci étant dit, les manifestant estiment que cette assurance stabilisation profite surtout à Delimax et Écolait, les deux grands intégrateurs. Les manifestants estiment que ces intégrateurs se parlent tous les jours pour ne pas payer les animaux et garder les prix bas. De plus, tous deux siègent sur les comités de mise en marché de l’UPA. L’UPA est donc au courant mais ne pourrait rien faire?
Quant à la Financière agricole, un autre producteur de veaux, Jean Côté, interrogé par Radio-Canada affirme qu’elle les considère comme producteurs de veaux autonomes. Rien de plus faux : « Pour la Financière agricole, nous sommes des producteurs de veaux enregistrés comme autonomes, mais ce n'est pas la vérité. Les intégrateurs possèdent tout, ils facturent à la guise et font ce qu'ils veulent. La Financière agricole et l'UPA sont au courant de ce stratagème. On a beau dénoncer et dénoncer, il faut que ça arrête. Sinon, qu'ils nous prennent nos clés et nos fermes si rien ne bouge ».
La frustration bien sentie des producteurs vient du fait qu’ils ont l’impression que l’Assurance stabilisation du revenu agricole enrichit les intégrateurs à leur détriment.
Radio-Canada n’a pas pu avoir de commentaires de l’UPA. Du côté de Delimax et Écolait, les demandes d’entrevues ont été refusées. Les producteurs déposent donc un dossier à la Sûreté du Québec sans porter d’accusation.