Chibougamau: L'insolence et le mépris du ministre Béchard cèdent-ils leur place aux mensonges?
La communauté de Chibougamau, qui écoute attentivement les périodes de questions de l'Assemblée nationale, est profondément choquée et indignée de l'attitude du ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Claude Béchard, dans le dossier des approvisionnements du coeur de l'économie locale, Chantiers Chibougamau.
Le ministre Béchard continue de se réfugier derrière le Forestier en chef pour repousser le problème. Le président du syndicat des travailleurs de l'usine, Bruno Marceau, aussi membre du Groupe d'action pour la sauvegarde de Chantiers Chibougamau est sans équivoque. « On nous ment en pleine face! »
Il y a deux jours, soit mardi dernier, le directeur régional de M. Béchard pour le Nord-du-Québec s'est arrêté à la manifestation. Il a affirmé aux quelque cinquante personnes qui l'entouraient que les résultats des travaux du Forestier en chef étaient bel et bien rendus au ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
« On commence à se demander qui a été le mieux payé des deux pour reporter de la sorte la publication du véritable impact de la Paix des Braves, mentionne M. Marceau. Le Forestier en chef par son ancien employeur Abitibi-Consolidated ou la caisse électorale de M. Béchard. » Pour la population de Chibougamau, c'est l'intégrité de l'institution du Forestier en chef ou celle du ministre Béchard qui est en jeu. « La mascarade doit cesser et la rigueur doit revenir. »
Pour le Groupe d'action et la population, c'est un scandale de constater la façon dont on alimente le mensonge autour de ces chiffres « Après ça, il nous demande de lui faire confiance », s'indigne le porte-parole du Groupe et conseiller municipal, Réjean Girard.
Les propos du ministre Béchard font monter la colère et la tension sur les lieux de la manifestation
« À force de faire de la petite politique, d'éviter véritablement le sujet et de prendre le monde pour des imbéciles, le ministre Béchard suscite une vive colère. Il a l'air de penser qu'on est des centaines sur le bord d'une route par des températures de moins 35 pour le plaisir. Ses propos vides alimentent la colère alors que la dernière chose que l'on souhaite, ce sont les débordements et la violence », poursuit M. Girard.
Plusieurs éléments indignent la population chibougamoise :
- Le ministre dit que, pour lui, tous les travailleurs forestiers, d'où ils viennent, ont la même valeur. Aux yeux du Groupe, cette règle ne s'appliquerait pas aux compagnies. AbitibiBowater semble bénéficier d'un statut bien particulier. « Comment expliquer qu'il livre un bras de fer pour reprendre les CAAF d'usines fermées de Domtar alors qu'il laisse tout le bois à AbitibiBowater pour une usine fermée définitivement? Le ministre a-t-il oublié que les CAAF sont octroyés à chacune des usines et non aux travailleurs ou aux compagnies et qu'il a entre ses mains un capital public précieux pour lequel il doit veiller à maximiser la création de richesse? », questionne M. Girard.
- La population est ulcérée d'entendre le ministre dire qu'il n'a pas de bois. « La seule chose qui puisse expliquer qu'il n'ait pas de bois, c'est qu'il ait formellement donné la forêt publique québécoise à AbitibiBowater à qui il donne plus de bois que ce que certaines de ses usines peuvent transformer à pleine capacité. »
- Le ministre Béchard mentionne que de manifester n'est pas une solution pour négocier. « On a négocié pendant trois ans avec le gouvernement et ça nous mène à la crise qu'on connaît aujourd'hui, explique M. Marceau. Ils ont fini de nous endormir. C'est l'heure de nous rassurer en nous donnant des engagements fermes, légitimes et cohérents. »
Respect et bonne foi pour la manifestation
Ne voulant pas prendre en otage la population et nuire à l'activité économique et aux concitoyens qui doivent continuer à travailler, le Groupe d'action a organisé un accès au cours de la journée de jeudi pour les compagnies qui se trouvent dans une situation critique pour la réception et l'expédition de marchandises, pour les supermarchés et pour le carburant.
Par ailleurs, la journée de mercredi a été la plus fréquentée depuis le début de la manifestation, comme quoi le mouvement est loin de s'essouffler, alors que près de 1500 personnes, sur une population de 7500, se trouvaient sur les lieux en après-midi.
Le Groupe est particulièrement reconnaissant pour tous les gestes de solidarité qui sont posés à l'endroit des gens de Chibougamau.
Enfin, le Groupe continue d'envisager de nouveaux moyens d'action pour faire progresser positivement, dans l'ordre, la situation.
Groupe rassembleur
Le groupe d'action pour la sauvegarde de Chantiers Chibougamau est constitué de la Municipalité de Chibougamau, de la Chambre de commerce de Chibougamau, de l'organisme de développement économique local Développement Chibougamau, du bureau du député d'Ungava, monsieur Luc Ferland, et du syndicat des travailleurs de Chantiers Chibougamau.
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Renseignements:
Réjean Girard
Porte-parole
(418) 748 5275