De son côté Jean Charest, premier ministre du Québec et ouvertement fédéraliste, est ravi. On peut le comprendre, si cette motion était acceptée, beaucoup de souverainistes tièdes jetteraient la serviette et ça, Stephen Harper le sait bien. Gilles Duceppe le sait aussi et il doit sacrer ce soir. Quant à André Boisclair, il ne doit pas sourire. « Nous saluons que le premier ministre reconnaisse un fait évident pour tous les Québécois », a ajouté M. Charest à Radio-Canada. Monsieur Charest incite donc tous les partis de la Chambres des communes à appuyer la motion. Cela ne veut pas dire que le dossier constitutionnel sera ouvert. « À ce moment-ci, il n'est pas question au Québec ou au Canada de commencer une nouvelle ronde de négociations constitutionnelles. On en n'est pas là. » a conclut ce dernier.

Le député péquiste Jonathan Valois a réagi et joint sa voix au Bloc québécois. Ces derniers déplorent que la motion présentée par Monsieur Harper défini la nation québécoise en tant que partie prenante du Canada. « Le Québec n'est pas une nation parce qu'il fait partie du Canada », a dit le député. Pour le PQ, la reconnaissance de la nation québécoise ne doit pas être conditionnelle à faire partie du Canada. Monsieur Valois rejette ainsi le verdict démocratique qui a rejeté par deux fois le référendum. Les Québécois sont, jusqu'à preuve du contraire, fédéralistes. Je suis souverainistes, mais je m'insurge de voir ce député rater une si belle occasion de se taire. Le gouvernement du Canada s'apprête à reconnaître la Nation Québécoise au sein du Canada. Sincèrement, que peut-on s'attendre de plus de la part du gouvernement fédéral ? Cela n'enlève rien au combat pour la souveraineté qui va se poursuivre, au contraire, nous n'aurons que d'avantage d'arguments pour faire valoir nos droits, en tant que nation, à Ottawa. Cela ne nuira pas au Bloc que d'appuyer une telle motion. Ce que cela peut faire, c'est de détourner des souverainistes tièdes vers le fédéralisme. Et alors ? Nous sommes en démocratie.

Soyons reconnu comme nation. C'est un premier pas. Cette motion est un geste politique de la part de Monsieur Harper pour contrer le séparatisme, il ne faut pas se le cacher. Ne pas voter pour cette motion serait pire que de voter pour, de la part du Bloc. Monsieur Harper a bien joué sa partie d'échecs sur ce coup. Le Bloc ne l'avait pas vu venir et le camp souverainiste est sans arguments valables pour contrer une telle motion. Il faut alors l'appuyer puisque c'est, jusqu'à preuve du contraire, ce que veulent la majorité des québécois. Ne pas entendre la voix de cette majorité équivaudrait à un suicide politique. Et ça, personne ne le souhaite. Le Bloc a toujours sa place à Ottawa, sauf s'il n'accepte pas d'appuyer cette motion. Alors, comme des milliers de Québécois, je cesserai d'appuyer un tel parti qui serait, à mes yeux, anti-démocratique.