Proposition d’une réforme de la pêche dans la zone de l’Union Européenne
International
Maria Damanaki, commissaire européenne à la Pêche, propose aujourd’hui une ambitieuse réforme de la pêche dans la zone de l’Union Européenne (UE). Cette réforme aussitôt présentée est aussitôt décriée, tant le sujet est sensible. Tant du côté des pêcheurs que du côté des environnementalistes la réforme est décriée, ce qui est généralement bon signe puisqu’on propose un compromis visant à concilier deux extrêmes. De toute façon, au final, c’est le politique qui décidera de sa mise en place ou pas.
L’objectif de la réforme est de restaurer d’ici quatre ans à un niveau durable, les trois quart des ressources de poisson de l’UE. Actuellement, c’est l’inverse, 75% de la ressource est surexploitée.
De plus, d’ici 2016, interdiction complète de la pratique des rejets qui consiste à jeter par-dessus bord tout poisson non commercialisable. Cette ressource rejetée est perdue et ne sert qu’à gaver les goélands ou couler au fond de l’eau. Il faudra en faire des farines ou les distribuer à des banques alimentaires. Plus question de gaspiller ainsi la ressource.
De plus, il faut rentrer dans une phase de décroissance des flottes de pêche dès maintenant. Ceux qui veulent quitter le métier pourront le faire en vendant leurs équipements aux plus offrants. Un point qui fait sourciller les environnementalistes : exclure du système, les navires de moins de douze mètres non équipés d’engins traînants (dragues, chalut…). On exclue donc les pêcheurs qui ne mettent pas en péril la ressource et on permet aux plus gros, aux plus nuisibles, de poursuivre leurs activités de manière mieux encadrée.
La réforme proposée par Bruxelles, siège de l’UE, n’a fixé aucun objectif concret de décroissance de la flotte, ne se permettant que de citer en exemple le Danemark qui a réduit sa flotte de 30% en quatre ans, rapporte l’AFP.
C’est le 19 juillet prochain que sera débattue la proposition au parlement européen. Certains négociateurs interrogés par l’AFP ont affirmé que l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Irlande sont réticents vis-à-vis cette réforme.
Sans réforme, si la situation actuelle perdure, Mme Damanaki a déclaré à l’AFP qu’il n’y aura plus de poisson, plus de pêcheurs, plus de bateaux et elle irait pointer au bureau de chômage.