Fukushima et le nucléaire médiatique
Opinion du citadin
Avec la crise nucléaire qui secoue le Japon à travers sa vieille centrale Fukushima, le débat sur cette source d’énergie est relancé. Tous les pays qui possèdent une ou des centrales nucléaires se remettent en question par rapport à cette façon de produire de l’électricité. C’est bien. Voilà l’occasion de mieux encadrer cette source d’énergie, de lui trouver des alternatives à long terme. Ce n’est toutefois pas le moment de tout fermer en catastrophe parce qu’une centrale au Japon a explosé suite à un tremblement de terre de 9 sur l’échelle de Richter et un tsunami. Aussi horrible que soit cette tragédie et le nombre de morts qui en résultera, il est impossible de fermer les centrales nucléaires à court terme à moins de vouloir retourner à l’âge de pierre ou produire notre électricité au charbon avec grande quantité de GES et là c’est toute l’humanité qui court à sa perte. Tournons ça comme on veut, notre besoin insatiable d’énergie est en train de nous tuer. Si ce n’est pas le réchauffement climatique ce sera par les radiations. Quelle solution est la moins pire?
Il est vrai que depuis que l’énergie atomique est utilisée comme source d’électricité, six centrales ont subies la fusion d’un réacteur dont la tristement célèbre Tchernobyl en Ukraine en 1986. Il est vrai aussi qu’il serait bien de remplacer les centrales nucléaires par des éoliennes. Malheureusement, l’éolien ne semble pas apte à devenir notre unique source d’électricité. Nos sociétés modernes sont beaucoup trop gourmandes en énergie pour dépendre uniquement du vent, dirait-on. Pour combattre le réchauffement climatique, de nombreux pays songent à fermer leurs centrales à charbon pour des centrales nucléaires. Il est vrai que l’uranium ne provoque pas d’émission de gaz à effet de serre. Les résidus de la combustion sont toutefois radioactifs pour des millénaires. Nous ne savons même pas comment disposer de ces déchets de manière complètement sécuritaire. Faut-il pour autant abandonner immédiatement le nucléaire?
Pas pour les prochaines décennies. Il faudra que l’alternative vienne des énergies renouvelables à grande échelle. Pour cela, le pas dans ma cours devra disparaître. Cela voudra dire aussi que nous limitons notre consommation individuelle et collective en énergie. Si tous nos véhicules d’alors fonctionneront à l’électricité, cela voudra dire qu’au niveau de nos habitations, il faudra moins consommer d’énergie…beaucoup moins. Tout le monde est contre le nucléaire mais personne ne souhaite diminuer sa consommation d’énergie. Il n’y a qu’à regarder le nombre de nos appareils électroniques en fonction dans une maison pour se convaincre qu’on est loin du but.
Fukushima fait réagir au Québec. Pauline Marois chef du Parti Québécois (PQ) affirme qu’elle fermera Gentilly 2 si elle est élue. Avant la catastrophe au Japon, était-ce seulement dans son programme politique? J’en doute.
Il est dommage que nos politiciens gouvernent de plus en plus par l’agenda médiatique qui ne répond à aucun objectif logique ou à long terme. Bien sûr qu’il serait intéressant de produire toute notre électricité avec les énergies renouvelables que sont le vent et le soleil. Aurait-on pu s’en rendre compte avant la catastrophe de Fukushima? Tchernobyl n’aura pas été suffisant il y a 25 ans? Et dans 25 ans, se posera-t-on encore la même question lors du prochain réacteur fusionné? Gouverner à travers le prisme médiatique, c’est gouverner à court terme, annoncer des décisions, faire des points de presse et aucun suivi. Lorsque la crise à Fukushima sera derrière nous, gageons que Gentilly 2 restera ouverte même si Pauline devient première ministre. Gageons que de nouvelles centrales nucléaires seront construites pour remplacer celles au charbon. Gageons aussi que nous n’en sommes pas à notre dernière crise nucléaire, bien au contraire. Il en sera ainsi tant que la population mondiale augmentera de manière exponentielle et que nous consommerons toujours plus d’énergie.
ma fukushima
le journal de personne
Mardi 22 Mars 2011 11:48:18