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Quand le politique cède le pas à la logique en matière de carte électorale

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Quand le politique cède le pas à la logique en matière de carte électorale

Marcel Blanchet, directeur général des élections (DGE) voit ses pouvoirs suspendus par la classe politique dans le dossier de la nouvelle division des circonscriptions au Québec. Lorsqu’on parle de classe politique, entendez par là un seul homme : Jean Charest. Pour Marcel Blanchet, cela est «troublant» et «sans précédent».

Cette suspension s’est faite de la manière la plus sournoise qui soit. En effet, après deux ans de travail sur ce dossier, Marcel Blanchette était à l’extérieur du pays lorsque tout ça a été mis de côté par le politique. «Je ne suis pas parti longtemps, et c'est durant ce temps-là que ça s'est passé. Je comprends que les travaux qui ont été faits jusqu'à maintenant ne seront plus utiles.» a-t-il déclaré au journal Le Soleil.

 

Le projet de nouvelle division de la carte électorale prévoyait la disparition de trois circonscriptions plus assez populeuse : une dans Chaudière-Appalaches, une dans le Bas-Saint-Laurent et une en Gaspésie. La région de la couronne de Montréal en aurait accueilli trois nouvelles car les circonscriptions actuelles sont trop populeuses. La Coalition pour le maintien des comtés en région a réussi à convaincre le gouvernement à voter une loi pour tuer dans l’œuf la refonte de la carte électorale du DGE. Pour Marcel Blanchet, cela est troublant, mais le Parlement a le pouvoir de changer les règles en cours de route car il est au-dessus de tout. Jean Charest a les deux mains sur le volant du pouvoir depuis la dernière élection…

 

Pourquoi une refonte de la carte électorale au fait? Le DGE explique que le Québec compte une trentaine de circonscriptions qui contiennent trop ou pas assez d’électeurs pour respecter la loi : «On est l'endroit en Amérique du Nord où le déséquilibre est le plus important entre les circonscriptions électorales» a dit monsieur Blanchet au journal Le Soleil. L’objectif de Jean Charest est de sauvegarder des circonscriptions régionales même si elles contiennent peu d’électeurs. On pense à la circonscription de Kamouraska-Témiscouata où se déroule une élection complémentaire le 29 novembre prochain suite au décès de Claude Béchard. Cette circonscription aurait été rayée de la carte dans la refonte proposée par le DGE. C’est elle la circonscription à enlever dans le Bas-Saint-Laurent. Une circonscription détenue par les libéraux depuis fort longtemps.

 

On a ici un bel exemple où la politique cède le pas à la logique. Les régions en déficit démographique sont gagnantes si la carte actuelle est maintenue. Mais si rien n’est fait, c’est la démocratie qui est la grande perdante dans tout ça. Les régions périphériques autours de Montréal en forte croissance démographique seront sous représentées. L’immobilise à long terme n’est pas envisageable, la refonte devra se faire tôt ou tard, n’en déplaise à Jean Charest et aux régions en décroissance démographique.

 

Marcel Blanchet a remis sa démission à titre de DGE le 23 septembre dernier. Il quittera ses fonctions le 31 décembre 2010.

Démission du DGE Marcel Blanchet : http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/24025

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