Stéphane Dion doit rire dans sa barbe
Politique
Denis Coderre.
Source : http://webinfo.parl.gc.ca
Le Parti libéral du Canada vit encore une crise. Denis Coderre a démissionné de son poste de lieutenant québécois suite au désaveu de son chef, Michael Ignatieff, à propos de la candidature de Martin Cauchon dans Outremont. Pour déloger Thomas Mulcair du NPD, Denis Coderre voulait une candidate peu connue du public et Michael Ignatieff voulait Martin Cauchon, ancien ministre libéral, qui a quitté la politique en 2004 et souhaite faire un retour. La décision d’Ignatieff d’imposer un candidat connu et respecté est logique et normale, mais c’est que le désaveu a été public. Peut-être là est-ce l’erreur d’Ignatieff, dans la façon de traiter son lieutenant du Québec.
Et voilà le Parti libéral du Canada reparti dans un psychodrame ayant pour toile de fond le leadership du chef. C’est Stéphane Dion qui doit rire dans sa barbe. L’ancien chef libéral a dû céder sa place à Ignatieff pour une question de manque de leadership. Normalement, on devrait s’attendre d’Ignatieff plus de leadership. Or, il est en train de faire la démonstration qu’il ne peut faire mieux que son prédécesseur.
En quittant ses fonctions, Denis Coderre a affirmé que c’était Toronto qui décidait lire par là que le Québec, au sein du Parti libéral du Canada a peu de pouvoir décisionnel. Michael Ignatieff a fait une apparition-surprise à un souper-bénéfice à Laval hier pour tenter de calmer le jeu. Il y a affirmé que le choix des candidats sera réglé au Québec, par des Québécois, sous son leadership. Il reste une dizaine de candidats libéraux à choisir à travers le Québec pour les prochaines élections. Mais le mal est fait et le coup d’éclat de Denis Coderre fait mal. À court terme du moins. Voilà pourquoi Michael Ignatieff tente par tous les moyens de rassurer les Québécois.
Si des élections se déroulaient maintenant, le gouvernement minoritaire conservateur pourrait demeurer quasiment inchangé. Les derniers sondages au Québec (La Presse et TVA) sont contradictoires mais s’entendent sur le fait que la course serait serrée.
Tous ceux qui voulaient être califes à la place du calife au Parti libéral du Canada se sont mordu les doigts. Jean Chrétien tout comme Stéphane Dion ont de quoi rire, eux qui ont respectivement fait les frais de Paul Martin puis de Michael Ignatieff. Au final, jusqu’à preuve du contraire, seul Jean Chrétien et son plus grand pays au monde, et Stéphane Dion et sa révolution verte ont eu une grande vision pour leur parti et le Canada. Paul Martin n’avait aucune vision ou aucun projet sinon celle de se faire voir avec Bono du groupe U2. Michael Ignatieff jusqu’à présent a parlé de stopper toute exportation d’amiante et de produits d’amiante. Mais ce n’est pas une vision pour son pays et son parti, c’est un dossier régional à fermer une bonne fois pour toutes.
Stéphane Dion doit rire dans sa barbe, c’est à n’en pas douter.
