Notre système de justice n’est pas adapté aux crimes financiers
Opinion du citadin
Vincent Lacroix, ancien patron de Norbourg, en maison de transition. Déjà, après seulement quelques mois de taules pour avoir détourné environ 50 millions de dollars et détruits des centaines de vies. S’il avait commis un vol de banque de 100 000$ il serait en prison pour des années encore. Le journal La Tribune, de Sherbrooke, a interrogé des citoyens de Magog, en Estrie, ville d’origine de Vincent Lacroix, qui sont très déçus que le Québec n’ait pas de lois pour sévir contre les voleurs en cravate. Car tel est le problème, les crimes financiers ne sont pas considérés comment mettant l’intégrité physique des personnes en danger. Pourtant, il est prouvé depuis longtemps que cela est faux. En effet, bien des victimes de fraudes qui perdent leur fonds de retraite développent des problèmes de santé comme l’hypertension, la dépression, le cancer etc. Si ce n’est pas une atteinte à l’intégrité physique et psychologique des gens, je me demande ce que c’est.
La loi devrait avoir plus de dents et punir davantage les crimes financiers. Vincent Lacroix a volatilisé 50 millions de dollars à ses clients, il aurait dû être jugé comme un voleur de banque qui aurait détourné la même somme. La loi doit être dissuasive.
Aux États-Unis, Vincent Lacroix aurait frôlé la prison à vie ou au moins aurait reçu une peine de vingt ans. Ici, au Québec, nous ne sommes pas coercitifs mais préventifs. Nos lois veillent d’abord et avant tout au respect des droits des prisonniers et nous misons sur la réinsertion sociale. Les chiffres donnent raison à cet angle d’approche, nous avons un taux de criminalité beaucoup moins élevé qu’aux États-Unis. Mais les chiffres peuvent dire n’importe quoi. Notre taux de criminalité est peut-être moins élevé non pas à cause de notre système judiciaire, mais à cause d’une moins grande disparité entre riches et pauvres, un contrôle plus grand des armes à feux et il n’y a pas de racisme exacerbé comme chez nos voisins entre blancs et noirs. Ces phénomènes propres à nos voisins du sud pourraient tout aussi bien expliquer un taux de criminalité plus élevé. Des sanctions bonbons comme au Québec appliquées aux États-Unis feraient bondir, selon moi, leur taux actuel de criminalité et leur taux de récidives criminelles. Mais ce que j’affirme ici n’est étayé par aucune étude scientifique.
Les sanctions québécoises envers les crimes financiers ne valent rien et créent de la colère auprès des victimes et de la population en général. Cela indique clairement aux politiciens qu’il est temps de réagir et de doter les lois du Québec de balises permettant d’envoyer à l’ombre les criminels financiers suffisamment longtemps. Un gars qui a volé 50 millions, a été reconnu coupable de ce vol après un procès très long qui a coûté extrêmement cher aux Québécois ne devrait pas retrouver sa liberté (même partielle) après quelques mois de prison. Les victimes de Vincent Lacroix, elles, vivent une sanction à vie…pour laquelle elles ne sont en rien coupables.
Les victimes ont aussi des droits. Le droit d’être encadrée et aidée par l’État qui s’occupe trop des bandits au détriment de l’honnête citoyen. En revanche, chaque citoyen a aussi des devoirs. Des devoirs de respect envers autrui et la propriété privée. Vincent Lacroix a failli gravement à ses devoirs et il a été trop rapidement pardonné dans le cadre de nos lois laxistes. Les Québécois perdent peu à peu confiance en leur justice et, en plus, la profession de conseiller financier perd à chaque jour de la crédibilité auprès de la population. Le juge, les avocats et même Vincent Lacroix n’y sont pour rien, ils évoluent dans le cadre de la loi. Si vous cherchez un coupable contre cette terrible injustice que représente la libération de Vincent Lacroix, visez le ministère de la Justice. Kathleen Weil est la ministre en poste. C’est à elle qu’il faut transmettre vos doléances si vous estimez que nos lois ne nous protègent pas bien contre les criminels de toute nature.
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