La nécessité d’un nouveau réseau de haltes routières
L'opinion du citadin
Le réseau de haltes routières au Québec, ça fait dur. Les infrastructures datent des années soixante et soixante-dix au mieux. Les services de restaurations sont offerts, été comme hiver, sous des tentes en plastiques de cantines mobiles. La bouffe y est exécrable et le café est gris. L’entretien est souvent déficient, ça pue, bref, règle générale, ça fait dur. Il y a bien sûr, quelques exceptions. Jadis l’étape entre Québec et Saguenay, en était un bon exemple avant de passer au feu. Les meilleures haltes routières que je connaisse, le long de l’autoroute 20, par exemple, sont privées. C’est la halte routière de Saint-Nicolas, où il y a un Irving et un Ultramar, le Madrid près de Drummundville et Saint-Hélène où on trouve un Shell et un Tim Horton. etc. Alors pourquoi entretenir un réseau de haltes routières?
Pour se donner bonne conscience à la veille d’élections, le gouvernement Charest annonce, par l’entremise de la ministre des Transports Julie Boulet, la signature d’une entente de partenariat pour la conception, la construction, le financement, l’entretien et l’exploitation d’un premier groupe de sept aires de service sur le réseau autoroutier québécois en partenariat public-privé. Ça n’enlèvera pas toutes ces haltes de couleur brune de style chalet suisse construites en bois pourris dans des champs de marguerites, mais c’est un début.
L’entente est d’une durée de 30 ans et vient clore un processus d’appel d’offres ouvert à la compétition nationale et internationale.
«Nous sommes fiers d'annoncer que le partenaire retenu est un consortium composé d'investisseurs sous la gouverne du promoteur Immostar inc., une entreprise majeure en développement et en exploitation immobilière de la région de Québec», a souligné la ministre.
L’entente va nécessiter des investissements de l’ordre de 35 millions de dollars de la part d’Immostar inc., qui affirme s’être associé à des exploitants majeurs et réputés en matière de services au public. La mise en service des sept aires de service concernées devra avoir été complétée d’ici trois ans. Monsieur André Pelchat, président d’Immostar, affirme être heureux et fier que la réalisation de ce projet d’envergure ait été confiée à des gens d’affaires québécois. Il assure que tout sera mis en œuvre pour que le projet soit réalisé conformément aux coûts et au calendrier prévu.
Québec estime qu’avec ce partenariat avec le secteur privé, le Québec va se doter d’un réseau d’aires de services modernes afin qu’elles répondent mieux aux besoins exprimés par les usagers de la route, notamment en terme de sécurité et de diversité des services disponibles. Le gouvernement estime grâce à cela être en mesure de mettre à la disposition des conducteurs des lieux d’arrêt sécuritaire qui offrent tous les principaux services.
Les sept aires de services visées par l'entente sont :
- Porte-du-Nord, autoroute 15, à Saint-Jérôme;
- Olivier-Guimond, autoroute 40 est, à Rigaud;
- Des Pionniers, autoroute 20 est, à Rivière-Beaudette;
- Magog, autoroute 10, à l'intersection de la route 112, à Magog;
- Canton de Melbourne, autoroute 55, à Melbourne;
- Baie-de-Maskinongé, autoroute 40 est, à Maskinongé;
- Cap-de-Pierre, autoroute 40 est, à Saint-Augustin-de-Desmaures.
Sur chaque nouveau site, on trouvera une offre alimentaire 24 h sur 24 h, du carburant à certains sites (pourquoi pas tous?), des installations sanitaires modernes (qu’on lave régulièrement en pensant vider les poubelles?), des aires de repos et de pique-nique (pourquoi pas un parc d’attractions tant qu’à faire?), un bureau d’informations touristiques (ça c’est une bonne idée, bravo!), des stationnements distincts pour les automobiles et les véhicules lourds (une bonne chose, comme c’est le cas présentement dans les haltes gouvernementales), des téléphones publics, de l’information sur l’état des routes, des caméras de sécurité et une présence humaine 24 h sur 24 h.
Donc, un nouveau réseau de haltes routières est-ce bien nécessaire? Ce qui est nécessaire, c’est de faire disparaître les haltes actuelles. Pour justifier le salaire de bien des fonctionnaires, ça prend du privé encadré par le public. Surtout ne pas laisser tout ça se développer sauvagement comme dans un pays capitaliste. Cela dit, un PPP ça peut-être très intéressant. Il faudra voir à l’usage car le plan semble imparfait, surtout lorsqu’on pense que certaines haltes auront des stations services et d’autre pas, certaines haltes auront une belle offre alimentaire et d’autre pas. Tout cela manque de détails, de consistance. Alors d’ici à ce que tout le projet prenne forme, pour ma part, j’arrêterai dans des haltes privées, dans de bons restaurants et stations d’essence privés le long de nos routes. Car en attendant que le gouvernement se décide, il a poussé un peu partout en province des commerces gérés par des gens autonomes et compétents. Un bel exemple à suivre pour notre bon gouvernement et son PPP. Il y avait nécessité de changer le réseau de haltes routières, ça ne s’est pas fait assez vite, un réseau parallèle a poussé. Maintenant, le PPP va tenter de récupérer le terrain perdu. Bonne chance, la barre est haute. Compétition féroce en perspective!