L’industrie forestière menacée par les conservateurs, selon Gilles Duceppe
Campagne électorale 2008
Cour à bois. Photo: Gilles Potvin,
© Le Québec en images, CCDMD.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, de passage à Senneterre en Abitibi-Témiscamingue aujourd’hui, affirme que les conservateurs sont une menace pour l’industrie forestière au Québec. Selon Monsieur Duceppe, Stephen Harper n’a pas tenu parole en ne présentant aucune politique digne de ce nom pour venir en aide au secteur durement touché par une crise majeure.
«Si les conservateurs obtiennent une majorité, leur politique de laissez-faire qui est néfaste pour le secteur forestier s'accentuera pour l'ensemble du Québec», a dit M. Duceppe. Les propos rapportés par le quotidien La Presse furent recueillis à l’usine Tembec de Senneterre où le chef bloquiste était ce matin. C’est à cette usine que des travailleurs furent mis à pied en mai dernier pour une période supposément temporaire.
Pour le Bloc, c’est clair que les conservateurs sont inactifs dans le dossier. De son côté, Monsieur Duceppe affirme que son parti propose des mesures afin d’aider le secteur forestier à se refaire une santé. Par exemple, il propose des prêts pour la modernisation de l’équipement, un crédit d’impôt remboursable pour la recherche, du soutien pour le développement de la production d’éthanol fait à partir de biomasse forestière. Il y a aussi les travailleurs forestiers âgés qui devraient recevoir un soutien au revenu, selon le chef. Mais le verbe ici comte : «devraient». Car le Bloc ne sera jamais au pouvoir et ne pourra jamais appliquer les mesures qu’il propose. Là est le vrai problème du Bloc qui, une fois le projet souverainiste mis de côté, fait mal à ce parti.
Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, le secteur forestier représente environ le quart des emplois. Dans la région, le Bloc a deux circonscriptions : Marc Lemay dans Abitibi-Témiscamingue et Yvon Lévesque dans Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou tous deux en poste depuis 2004. Le parti de Gilles Duceppe fait visiblement de grands efforts pour garder ces deux circonscriptions. Reste à voir si les électeurs vont encore une fois faire un vote de contestation ou vont tenter de voter pour un vrai parti fédéral qui pourrait prendre le vrai pouvoir à Ottawa.
Les électeurs ne sont pas dupes et peut-être qu’ils sentent que si la crise n’est pas véritablement réglée, c’est que dans les circonscriptions où l’industrie forestière est omniprésente, c’est surtout le Bloc qui a des représentants. Peut-être que les conservateurs attentent d’avoir des représentants dans ces circonscriptions pour vraiment régler le problème. Personne ne le dira comme je viens de vous le dire, mais dans le fond, c’est la triste vérité et bien des gens vont peut-être voter pour des partis fédéralistes, même si leur cœur va au Bloc, pour sortir leur région de l’impasse.