Un beau matin printanier à la campagne...
Devant ma fenêtre, je vois passer de gros insectes trapus sur roues, dégoulinant de purin. Ils se promènent lourdement dans les champs en vomissant leur pestilence. Le parfum qui s’en dégage est maintenant l’odeur caractéristique de nos campagnes: l’odeur de l’UPA.
Comme beaucoup, je laisse pousser des herbes folles au bord du lac, lave avec des savons sans phosphate, fais vider et vérifier ma fosse septique et pourtant, les algues bleues sont maintenant les compagnes indésirables de nos étés.
Que valent ces gestes dérisoires face à ces déversements démentiels de tonnes de résidus porcins qu’une ondée lavera et charriera, via les drains des champs, vers nos lacs et cours d’eau en mal de vivre?
Une petite voix me crie : « Grand-mère ! Que fais-tu pour protéger mon droit à un environnement sain et à une eau potable? »
Je cherche une réponse... au-delà de mes gestes anodins de préservation.
Ghislaine Fortin Marois
Sainte-Clotilde, Beauce
P.-S. L’élevage porcin sur paillis règlerait pourtant la question... en très grande partie, mais chut! Il est préférable de culpabiliser le simple citoyen pour faire oublier le rôle majeur de l’UPA.