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Plus de pouvoirs aux députés, plus de prospérité pour les régions

Le projet de démocratie régionale donnerait plus de pouvoirs à tous les députés et une nouvelle prospérité aux régions. Montréal, Québec, et toutes les régions du Québec ont amorcé un débat sur la démocratie régionale qui aboutira aux États généraux du Québec des Régions en 2009.

En soit, il s'agit d'une nouvelle Révolution Tranquille. Cette initiative est strictement citoyenne. Sans l'initiative citoyenne, ce débat n'aurait jamais eu lieu. Il fallait que le ras-le-bol atteigne des proportions insoutenables, pour que les citoyens de toutes les régions se mobilisent et fassent le travail que les partis politiques ne pouvaient pas envisager, soit amorcer une réflexion pour une vrai décentralisation. Celle qui dans l'avenir va empêcher les gouvernements qui se succèdent à Québec, de prendre des décisions qui donnent nos ressources et nos subventions à des entreprises qui n'ont aucune considération pour les citoyens des régions. Une réflexion qui mettra à contribution toutes les régions du Québec dans un grand projet de société pour créer de la richesse qui reste ici et qui incidemment contribuera à la distribution plus équitable de la richesse dans toutes les régions. Celle qui donnera enfin du pouvoirs à nos députés.

Le constat est évident et implacable. La centralisation, gouvernement après gouvernement appauvrit les régions.

Avec le système actuel, les députés font de la figuration auprès de leurs partis. Ils ne peuvent pas avec force défendre les intérêts de leur région, la démocratie s'exerce du haut vers le bas. Le pillage des régions se poursuit, l'État s'affaibli.

La démocratie régionale changera les choses pour les députés

Dans le contexte d'une démocratie régionale, la région à ses représentants régionaux élus au suffrage universel. Les représentants de la région doivent être élus sur la base régionale (proportionnelle régionalisée) et non sur la base des comtés actuels qui chevauchent arbitrairement les divisions de région.

Fort de décisions venant des régions, les députés auront un rôle d'intermédiaire entre les élus régionaux et le gouvernement, et pourront être beaucoup plus efficace et utile que maintenant.

La démocratie régionale changera la dynamique économique des régions

Avec la démocratisation régionale, plus aucun gouvernement central ne pourra utiliser les ressources d'une région, sans considérer l'intérêt de la région à court, moyen ou long terme.

Essayons pour voir

À titre d'exemple, imaginons que la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (11) reçoit de Québec les grandes orientations concernant le développement de l'éolien.

L'État présente quelques pistes de solutions fouillées «qui par obligation sont biens préparées et tiennent compte de l'intérêt des régions». La région décide de s'impliquer. Les pistes de solutions soumissent étant parfois mal adaptées aux caractéristiques particulières de la région, les élus régionaux pigent dans leur fond budgétaire autonome pour faire faire des études plus poussées.

La région se concerte et évalue les bénéfices et les inconvénients. Le député est consulté. La région décide. Le député va servir de courroie de transmission vers le pouvoir central. Son rôle «pont entre deux chaises» devient capital pour ''vendre'' aux citoyens les politiques de l'État et en contrepartie, expliquer au gouvernement central, le point de vue de sa région.

Est-ce-que des politiques bâclées, aveugles aux intérêts des régions comme celle du développement éolien, de la forêt, de l'agriculture industrielle pourraient encore se reproduire dans une telle situation? Est-ce-que l'économie des régions s'améliorerait? Est-ce-que ce projet collectif est porteur pour: l'amélioration de la distribution de la richesse, pour l'harmonie sociale, pour la revalorisation du rôle du politicien, pour l'indépendance économique du Québec?

Vous vous doutez comme nous, qu'avec une telle structure, le député ne peut plus être considéré comme un simple apparat au service de la ligne de parti. Si le parti veut que ses grandes orientations se réalisent, la compétence des hommes et des femmes députés des régions vient de prendre une toute autre importance. L'implication et la collaboration des citoyens également.

Avec la démocratie régionale, le pouvoir du député n'est plus symbolique, il devient stratégique pour l'économie régionale.

Richard Gauthier est animateur du comité de citoyens du Kamouraska de l'Union des comités de citoyens du Québec et membre de la Coalition pour un Québec des régions.

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