La Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue dépose son mémoire
Consultation sur la Stratégie minière du Québec
La Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue, après consultation et échanges avec des représentants de MISA, de l’AMEQ, des MRC, du CÉGEP, de l’UQAT, du MDDEP, de la CGC, d’Industrie-Canada et avec le CRPMT et les syndicats, dépose aujourd’hui le 19 octobre son mémoire dans le cadre de la consultation gouvernementale sur la Stratégie minière du Québec.
Les grandes orientations du mémoire concernent les thèmes suivants:
- Environnement
- Découverte de nouveaux gisements
- Attirer et former la main-d’œuvre
- Associer les régions
- Renforcer la compétitivité du secteur minier et maximiser les retombées
Les problèmes environnementaux engendrés par les activités minières dans le passé sont encore criants; l’héritage des sites miniers orphelins en est un exemple. Le document de consultation laisse une place importante à l’environnement, mais il le traite en une composante comme les autres alors que la question environnementale doit être au centre du développement et de la consolidation minière. «L’environnement doit être, dès le début d’un projet, une composante du cycle minier. Il faut s’assurer que les règles et normes environnementales soient claires pour l’ensemble de la population, que le processus soit transparent pour tout le monde et qu’il y ait les ressources nécessaires pour garantir la conformité des lois et des règlements. Le gouvernement doit également assurer un statut spécial aux ressources hydriques dans le cadre de l’application de la Loi sur les mines», explique le président de la Conférence régionale, M. Jean-Maurice Matte.
La question des conflits d’usage, la nécessité d’associer davantage nos firmes régionales d’ingénierie et nos institutions de recherche dans le cadre des projets de restauration des parcs à résidus miniers et de favoriser davantage les projets de partenariat public/privé dans la gestion des parcs à résidus miniers (projet Goldex-Manitou) fait aussi partie des aspects traités dans le mémoire.
De plus, compte tenu de la très grande importance minéralogique des régions du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscaminque, il est indispensable de maintenir des politiques efficaces pour maintenir un niveau de financement et d’activités de base qui sont nécessaires à la découverte de nouveaux gisements même en période creuse. Selon la CRÉ, il faut consolider et maintenir le financement des activités de géoscience 2007-2008 tout en l’indexant au coût de l’inflation annuel afin de maintenir une démarche soutenue, planifiée et prévisible à long terme, en plus de mettre en place un fonds dédié à l’exploration (genre Heritage Fund) afin de financer des travaux d’exploration lors de ces périodes creuses.
Le mémoire de la Conférence régionale invite également le gouvernement à
- Appuyer davantage les efforts d’innovation, de recherche et de développement, notamment en ce qui concerne le développement environnemental, les communications souterraines, les opérations souterraines et les équipementiers. La CRÉ demande surtout de reconnaître et de financer adéquatement à long terme l’organisme régional MISA comme conseiller et organisme de concertation en regard des opérations souterraines (technologies, main-d’œuvre et autres).
- Élaborer, en collaboration avec le gouvernement fédéral, une politique et un financement adéquat dans des initiatives d’innovation et de transfert tant en géologie, traitement des minéraux et le développement de l’expertise environnementale;
- Moduler les crédits relatifs aux ressources et aux droits remboursables pour perte, en fonction des prix des métaux et de la rentabilité des projets. Moduler par cible d’exploration en faveur des métaux moins sollicités sur les marchés.
Attirer et former la main-d’œuvre
La région connaît depuis deux ans un « boum » minier. Le comportement cyclique de cette industrie pose toutefois des problèmes et des défis dans la formation et le recrutement de la main-d’œuvre. De plus, la formation plus spécifique selon les besoins de l’industrie devra être mieux soutenue. La région a une insuffisance de géologues et d’ingénieurs et il faut lui donner les outils pour qu’elle puisse les former.
Propositions d’orientations
- Donner, aux régions minières, l’accès aux études supérieures qu’elles ont besoin et de permettre à leurs institutions d’offrir des programmes complets en géologie et ingénierie minière, en partenariat avec des institutions d’ailleurs au Québec;
- S’assurer d’un financement adéquat des institutions secondaires, collégiales et universitaires afin de les aider à développer, offrir et maintenir des programmes de formation et avec les outils financiers utiles pour recruter du personnel enseignant;
- Offrir une plus grande collaboration et des outils adéquats pour recruter la main-d’œuvre autochtone;
- Encourager l’inscription des filles aux différents programmes de formation minière notamment au niveau collégial;
- Se doter d’outils efficaces pour la venue d’une main-d’œuvre étrangère.
Associer les régions
Les régions minières doivent avoir des outils efficaces pour le développement de l’industrie minière. De plus, ce sont les régions minières qui vivent les cycles miniers et les problématiques. Il est donc nécessaire de les associer dans la démarche.
Les propositions d’orientations
- Associer les commissions régionales des ressources naturelles et du territoire dans les orientations de la Stratégie québécoise minérale;
- Proposer de retirer de la Loi sur les mines, tout le volet de la gestion des sablières et carrières et de l’intégrer dans le cadre de la Loi sur l’aménagement afin de donner les outils aux municipalités et MRC pour mieux protéger les ressources en cause;
- Mettre en place rapidement un processus de collaboration avec nos voisins du Nord- Est ontarien afin de se positionner sur l’échiquier canadien;
- Soutenir et développer les liens et les collaborations avec le Nord-du-Québec;
- Demander un état de situation réel des activités reliées au secteur minier en fonction des subventions et financements de l’État versus les retombées réelles, sociales, environnementales et économiques de l’industrie minière.
– 30 –
Source:
Diane Guillemette
(819) 762-0774, poste 120.