Un plan d'action pour les Lagunes de Mercier
Line Beauchamp passe à l'action
La ministre de l'Environnement Line Beauchamp passe à l'action dans le dossier des lagunes de Mercier. Elle a annoncé aujourd'hui que le gouvernement reprenait les procédures judiciaires concernant l'action en dommages contre le propriétaire actuel des lieux, Clean Harbors, de façon à ce que celle-ci soit entendue par le tribunal dans les meilleurs délais.
« Les pourparlers avec la compagnie ne permettaient pas d'entrevoir de déblocage dans ce dossier dans un avenir prévisible. J'ai donc décidé de demander à nos procureurs de reprendre les procédures afin d'accélérer le règlement définitif de ce dossier, qui traîne en longueur depuis de trop nombreuses années », a-t-elle déclaré.
Contrôle de la contamination
Le 26 septembre dernier, Mme Beauchamp a émis un avis au propriétaire en vertu de l'article 115.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement, l'obligeant à mettre en place un nouveau système de confinement des sources de contamination des eaux souterraines dans le secteur des lagunes de Mercier.
Comme la technologie disponible en ce moment ne permet pas la décontamination complète du site, elle entend prendre tous les moyens pour s'assurer que la contamination des eaux dans ce secteur sera toujours maitrisée: « J'ai exigé du propriétaire actuel la mise en place de nouvelles installations qui prendront en compte les derniers développements technologiques en matière de contrôle hydraulique et qui pourraient faciliter la récupération d'une grande partie de l'usage de l'eau souterraine dans cette région ».
Si la compagnie ne collabore pas, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) procèdera lui-même à la mise en place de nouvelles installations et récupérera les coûts encourus auprès de Clean Harbors. Des mesures de suivi des eaux souterraines seront aussi instaurées.
Avant d'exécuter les travaux, le ministère entend informer la population et recevoir ses commentaires au cours des prochains mois.
Dans l'attente du nouveau dispositif de confinement des eaux, le ministère investira plus de 1,5 million pour assurer l'efficacité du système actuel de l'usine de traitement des eaux souterraines (UTES).
Selon le ministère, le contrôle de la contamination au site constitue un préalable à la mise en oeuvre d'éventuelles technologies de décontamination. L'objectif demeure la réhabilitation.
Qualité de l'air
Le MMDEP resserrera le programme de suivi de la qualité de l'air ambiant au voisinage de l'incinérateur dans le secteur des lagunes en mettant de l'avant plusieurs mesures de veille.
- Quatre campagnes annuelles d'échantillonnage seront réalisées à l'aide du laboratoire mobile TAGA. Elles détecteront au-delà de 7 000 composés chimiques qui pourraient être présents dans l'air, même en présence de très faibles quantités.
- Des échantillonneurs à grand débit seront installés et permettront la collecte de particules en suspension.
- Le suivi de certaines espèces de conifères sera réalisé afin de détecter la présence de certains contaminants atmosphériques et un poste de mesure de particules fines sera installé.
Ces mesures assureront un suivi maximal des contaminants qui représenteraient des risques pour la santé et l'environnement. Des données prélevées au moyen de ces procédés seront rendues publiques.
« Je me fais un devoir et une obligation de mettre en oeuvre tous les moyens scientifiques et techniques à notre disposition afin d'assurer un contrôle efficace de l'ensemble de la contamination, d'en minimiser l'impact dans toute la région concernée et de faciliter la mise en oeuvre d'éventuelles méthodes de réhabilitation », a fait savoir Line Beauchamp.
Centre de recherche
Afin de développer une solution de restauration complète de ce lieu, Michel Fournier, professeur chercheur à l'INRS-Institut Armand Frappier et directeur du centre interinstitutionnel de recherche en écotoxicologie, a reçu le 29 août dernier le mandat de créer un plan de développement visant la mise en place d'un réseau de recherche interuniversitaire et multidisciplinaire concernant les problématiques environnementales associées au site contaminé des lagunes de Mercier. Une subvention de 45 000 dollars du ministère de l'Éducation soutiendra les travaux.