Lors de la consultation publique tenue à Marsoui par la firme Northland Power qui visait à présenter le projet de parc éolien de 300 mégawatts qui serait implanté dans les municipalités de Marsoui, de La Martre et de Sainte-Anne-des-Monts, des gens de l’extérieur ont tenté, en parlant haut et fort, d’influencer les personnes présentes, en prétextant que ce serait une presque une catastrophe écologique que d’accepter des éoliennes sur notre territoire.

Je m’excuse, mais pour des petits villages comme le nôtre, ayant un passé économique très faible, refuser ce « vent d’espoir » contribuerait à nous enfoncer de plus en plus dans la marasque économique que nous connaissons depuis trop d’années (la MRC de la Haute-Gaspésie est l’une des plus pauvres du Québec!)

Nous les voyons et nous les aimons, nos merveilleux paysages de la Gaspésie, nous ne voulons pas plus que les opposants, détruire cette richesse inestimable! L’implantation d’éoliennes ne se fait plus à tort et à travers; les erreurs commises ne se répéteront plus, les projets sont maintenant soumis à des règles strictes en matière d’environnement, l’endroit même où chaque éolienne est installée est déterminé à l’avance et reçois l’aval des municipalités!

Et, c’est justement afin de pouvoir contempler encore longtemps nos merveilleux paysages que nous aimerions avoir les ressources financières nécessaires pour offrir, aux gens d’ici, un développement économique durable! Les redevances offertes par les promoteurs éoliens seront, selon moi, le seul moyen que posséderont les municipalités pour se développer. Ne plus simplement survivre, comme nous le faisons maintenant, mais pouvoir mettre sur pied des projets de développement qui seront réalisables, parce que nous aurons les ressources financières pour le faire.

Notre vécu gaspésien

Nous qui vivons en Gaspésie depuis toujours. Nous la connaissons notre situation économique précaire. Nous savons les efforts gigantesques qu’il faut déployer pour obtenir que des entreprises viennent s’installer dans notre région. Nous la vivons depuis longtemps l’exode de nos jeunes vers les grands centres. Nous avons un vécu de Gaspésien! On est tanné de tirer le diable par la queue. À Marsoui, sous peu, nous devrons nous munir d’une caserne de pompier, faire l’achat d’un nouveau camion incendie, nous devrons fermer notre dépotoir (nos vidanges s’en iront à St Alphonse). Et toutes ces mesures, exigées par le gouvernement, coûteront plus cher aux contribuables. Mais notre capacité de payer est atteinte. Et nous refuserions des redevances qui nous permettraient d’alléger notre fardeau fiscal! Ben, voyons donc!

J’ai remarqué que dans la plupart des cas, les personnes qui font partie des groupes qui tentent d’empêcher la venue d’éolienne, proviennent de l’extérieur de la région, ceci étant dit, sans une once de chauvinisme de ma part, croyez-moi. Mais, il faut admettre que ces gens n’ont pas ce « vécu gaspésien » dont je vous parlais plus haut.

Ils arrivent bourrés de bonnes intentions, et nous les accueillons avec joie. Nous avons grand besoin de cette ressource humaine qui vient enrichir notre territoire gaspésien, mais nous aimerions qu’ils sachent que notre coin de pays nous l’aimons, mais que les décisions qui y sont prises, au niveau éolien particulièrement, doivent tenir compte de la situation économique de la région. Pour nous, ce sera probablement l’occasion de mener à bien des projets que nous espérons réaliser depuis longtemps. Et j’irai même plus loin en disant que nous retirerions certainement une grande fierté à ne plus être sans cesse dépendant des projets gouvernementaux qui nous placent toujours dans le rôle du parent pauvre!

Je pense aussi qu’il y a certaines contradictions dans le discours des « verts »... Ce sont eux qui ont parlé les premiers d’énergie renouvelable. Le vent, ça se renouvelle assez vite il me semble. Ce n’est pas trop polluant non plus; puiser notre énergie à même la nature, c’est vert-vert ça! Moi, je dirais qu’il est difficile d’être plus vert que ça!

Il y a des municipalités qui ont décidé, pour toutes sortes de raisons, de refuser des éoliennes sur leur territoire, c’est leur droit le plus strict. Mais comme souvent un projet éolien se retrouve sur un territoire chevauchant des municipalités mitoyennes, le refus d’une municipalité peut mettre en danger le désir de sa voisine d’y adhérer. Ça me « chicote » un peu que des intervenants ne vivant pas dans un village donné puissent renverser des décisions prises dans celui-ci.

Le choix du lieu d’implantation des usines

Et en rapport avec cette réflexion., je me disais que lorsqu’il est temps de choisir des emplacements pour des usines de composantes reliées au développement éolien, les municipalités qui ont accepté des éoliennes chez elles devraient être avantagées. Je sais que plusieurs éléments sont à considérer dans ce domaine, mais pourquoi ne pas inclure ce critère dans les normes à appliquer lorsque vient le temps de faire un choix? C’est un critère qui en vaut bien d’autres!

Voilà bien des réflexions pour un dossier qui malheureusement peut nous filer entre les doigts. Pour que celui-ci soit réalisable, il faudra qu’Hydro Québec accepte la soumission de Northland Power concernant le projet éolien de Marsoui. Personnellement, je me croise les dix doigts et les dix orteils pour que ce soit le cas!

Source: Marsoui Actualités.