Surtout pas de couronnement dans Charlevoix
Opinion du Citadin
Rosaire Bertrand a quitté son poste de député du Parti Québécois (PQ) pour permettre à Pauline Marois de se présenter dans une élection complémentaire (lire http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/14118 ). Jean Charest s’est engagé à déclencher rapidement l’élection partielle et à ne pas présenter d’adversaire libéral à Mme Marois. Côté ADQ, Conrad Harvey, qui était arrivé bon deuxième avec peu de marge contre Rosaire Bertrand lors des dernières élections provinciales dans Charlevoix, songe à se présenter à nouveau. C’est tout à fait sain et démocratique. Pourtant, Jean Charest a accusé le chef de l’ADQ, Mario Dumont, de « manquer de maturité et de jugement » en présentant un candidat contre Mme Marois qui pourait, en cas de victoire, empêcher cette dernière de siéger à l’Assemblée nationale. Présenter un/une candidat(e) contre Mme Marois ce n’est pas manquer de maturité ni de jugement, bien au contraire. Va encore pour un couronnement dans un parti où seuls les membres ont droit de vote, mais lors d’une élection on ne peut souhaiter le couronnement d’une candidature sans opposition. C’est antidémocratique et malsain. C’est pourtant ce qu’envisage Jean Charest en ne présentant pas de candidat libéral dans Charlevoix, c’est justement un manque de maturité et de jugement. J’irai plus loin, je le répète en affirmant que c’est anti-démocratique. C’est comme si Monsieur Charest se disait : on est arrivé troisième loin derrière l’ADQ aux dernières élections, je ne perdrai pas mon temps avec les gens de Charlevoix. Quel manque de respect envers les électeurs.
De plus, c’est le pire croc-en-jambe que l’on puisse faire à Pauline Marois, une grande démocrate, que de ne pas lui faire une saine lutte dans un comté qu’elle aime et où elle a, paraît-il, une pied-à-terre. Il faut toujours, en démocratie, donner le choix aux gens. Il y a trois grands partis au Québec, il faut au moins qu’il y ait trois candidats dans la course. Sinon ce n’est pas une élection, mais un couronnement. On ne retrouve pas ce genre d’exercice en démocratie. Mario Dumont a un parti qui s’appelle l’Action démocratique du Québec (ADQ) et ne pas présenter de candidat contre Mme Marmois serait justement contraire à une action démocratique. Il ne peut donc pas, pas définition, ne pas présenter de candidat lors d’une élection partielle.
De plus, j’en ai plus qu’assez d’entendre Jean Charest et les Libéraux qualifier Mario Dumont (c’était aussi le cas pour André Boisclair lors des dernières élections) comme étant un homme qui manque de maturité et de jugement. Voyons donc, lâchez-nous avec les formules toutes faites à propos de l’âge d’un adversaire. Personne n’y croit. C’est comme le Nous sommes prêts! Prêts à quoi? La population veut que leurs politiciens leur parle autrement que par agences de communications interposées. Les agences c’est bon pour les communiqués officiels et les documents écrits, pas pour les points de presse. Il faut parler avec son cœur de temps à autre, avec son humanité et sa façon de penser.
Pour en revenir à l’élection partielle dans Charlevoix, j’espère que l’ADQ va présenter Conrad Harvey ou un autre candidat intéressant. J’espère aussi que Jean Charest va revenir sur sa décision et présenter une candidature libérale contre Mme Marois. Vivement un excercice démocratique valable. Les gens de Charlevoix et Mme Marois méritent une saine lutte lors d’une élection comme toute autre circonscription au Québec. Sinon, quelle légitimité Mme Marois aura au parlement en étant la seule député à avoir été élue sans opposition : aucune.
Tous doivent souhaiter, le PQ y compris, une lutte à trois dans Charlevoix.
Pas sûr que les libéraux veulent présenter un candidat!
Pierre
Jeudi 16 Août 2007 2:57:38 pm