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Le transport en commun doit devenir un service essentiel

Trois-Rivières. Photo: Henri Caron,
© Le Québec en images, CCDMD.

L’Action démocratique du Québec (ADQ), par l’intermédiaire de son critique en matière de Travail, Jean-François Therrien, a déposé hier un projet de loi pour faire du transport en commun un service essentiel. Les syndiqués des différentes sociétés de transport de la province devraient, si cette loi est acceptée, maintenir 80% des services habituels en cas de grève. L’opposition officielle veut ainsi éviter qu’une région urbaine soit paralysée à cause de 2000-3000 employés en grève, elle veut aussi que le transport en commun devienne carrément un service essentiel. Je suis certain que la grande majorité des usagers du transport en commun sont d’accord avec une telle proposition. Cette proposition fait suite à la grève sauvage des employés d’entretien de la Société des transports de Montréal en mai 2007.

Pour ma part je suis à 100% en accord avec un tel projet de loi. À chaque grève du transport en commun, ce sont des centaines voire des milliers d’automobiles qui sont achetées par des usagers frustrés. Si une société veut que le transport en commun soit de plus en plus utilisé, il faut officiellement en reconnaître l’importance en tant que société. C’est donc plus important que le droit de grève d’une caste de travailleurs privilégiés et grassement payés. Et pas juste ça, il faut le reconnaître pour ce que c’est : un service essentiel pour, en majorité, les plus bas salariés et les gens qui, par choix, ont décidé de ne pas avoir d’automobile. Il existe d’autre moyens de pression. Parlez-en aux policiers et aux infirmières! Certes, ça ne facilite pas les choses, mais si un service est considiré essentiel c’est qu’il l’est ou qu’il l’est devenu avec le temps.

Le gouvernement minoritaire de Jean Charest, quant à lui, patine, ne voulant pas avoir l’air, encore une fois, à la remorque de l’opposition officielle en ce qui a trait de trouver des solutions efficaces à un problème donné.Le ministre du travail du Québec, David Whissel, a affirmé être ouvert à une consultation sur les services essentiels mais, du même souffle, qualifie la proposition de l’ADQ d’improvisée. Trop simple. Ce projet de loi, dit-il, remet en cause la manière de faire des négociations dans le milieu de travail. Voici un ministre en mode panique qui n’a rien à proposer face à un probème donné.

Plutôt que de travailler avec l’opposition officielle pour corriger cette proposition de projet de loi, Monsieur Whissel préfère ridiculiser Dumont en affirmant que ce dernier dit à la population que le droit de négocier de gré à gré une convention collective ne tient plus. Il en remet en affirmant que Mario Dumont remet en question toute notre manière de voir les relations de travail. Mode panique je vous dit, détournement de sujet et solution libérale inexistante pour régler ce problème. Vive la loi spéciale au cas par cas, au gré des sondages, une technique libérale populaire depuis un certain temps et qui fait preuve d’un manque flagrant de leadership.

Une solution libérale à un problème donné, voyons le cas présent et la solution libérale. Pour le ministre Whissel, voici la solution, vous me direz si vous y comprenez quelque chose :

- Mettre en place une solution provinciale avec la collaboration des différentes sociétés de transport en commun.

- Consultation publique en automne pour tenter de trouver dessolutions bénéfiques pour tous.

Quelle solution, il n’y a pas de solution et il n’y en aura pas. Tout le monde va parler et donner des avis contraire. Les centrales qui ont l’habitude de crier enterreront la voix des citoyens.

La CSN, qui n’a pas toujours été tendre envers les Libéraux, se range du côté du pouvoir cette fois en dénonçant la proposition de l’ADQ qui briserait, selon elle, un équilibre qui tient depuis vingt ans en matière de relation de travail. Un bel exemple de déni de la réalité et de résistance aux changements. Pour la CSN, le transport en commun n’est certainement pas un service essentiel pour qualifier ainsi la proposition adéquiste.

La proposition de l’ADQ a le mérite de proposer une solution à un problème donné. C’est une solution simple, qui ne rejette pas le droit de négocier de gré à gré une confention collective et qui ne remet pas en cause notre manière de voir les relations de travail. C’est un projet de loi qui reconnaît enfin le transport en commun pour ce qu’il est : un service essentiel.

Lire aussi édito sur grève de la stm : http://www.la-vie-rurale.ca/opinions/la-greve-des-employes-d-entretien-de-la-stm-est-inacceptable

Commentaires

Grève des employés d'entretien STM

La grève effectué par les employés d'entretien de la STM était loin d'être sauvage. Au cas où personne ne s'en est rendu compte, ils ont joué les règles du jeu.

Puisq

suite

Puisque les employés négociaient depuis quelques mois, ils ont acquis le droit de grève. Ils en ont fait part au Conseil des services essentiels et c'est eux qui ont établi les horaires que les employés devaient suivre pour assurer ce service essentiel.

Donc, à qui la faute? Les employés qui ont eu le droit de faire la grève ou le Conseil des services essentiels qui a jugé que l'horaire imposé était suffisant?

Faut savoir à qui lancer la roche!

Droit de grève

Je ne nie pas le droit de grève à qui que ce soit. C'est vrai, tout à été fait dans les règles. Je n'ai pas dit grève illégale non plus, mais grève sauvage, sans égard à la clientèle. Peut-être n'avez vous pas remarquez les bouchons monstres qui s'étendaient sur des kilomètres, les travailleurs sans moyens de transport qui marchaient des heures pour se rendre au travail ou chez eux. Oui, vous aviez légalement le droit d'être en grève. Étiquement parlant, c'est discutable. Ce n'était pas un lock out, mais une grève, donc c'est à vous qu'on tire des roches pour manque de respect envers les usagers, ceux qui, finalement, paient vos salaires.