Conflit de travail
Le chantier maritime Verreault Navigation : un deuxième Olymel?
Gaspésie
On dirait bien que le chantier maritime Verreault Navigation de Les Méchins en Gaspésie s'apprête à vivre un psychodrame à la Olymel. Rien pour attirer d'éventuels entrepreneurs en région. Dimanche 4 mars 2007, les employés ont rejetés les dernières offres patronales à 94%. Les concessions demandées touchent l'horaire de travail.
L'entreprise, qui vient de fêter ses cinquante ans, compte 150 employés syndiqués et s'apprête à fermer en invoquant le refus du personnel à étaler son horaire de travail sur sept jours. Ce qui braque le syndicat c'est que l'entreprise a publié dans l'hebdo La Voix gaspésienne une publicité qui donnait jusqu'au 23 février aux syndiqués (affiliés à la CSN) de voter l'offre ultime. Souci de transparence ou affront?
Dans cette offre, publiée dans les journaux et donc mis à la connaissance de tous au déplaisir des employés, stipulait : hausse salariale de 12% sur sept ans, rémunération globale moyenne de 27,82$ (avantages sociaux inclus), respect de l'ancienneté et meilleur flexibilité des horaires de employés pour permettre un horaire sept jours sur sept. Une offre que les syndiqués réunis en assemblée générale hier ont refusé la trouvant inintéressante.
Ces 150 employés ont été mis à pied en décembre 2006 faute de bateaux à construire ou à réparer. Une trentaine d'entre eux sont rentrés en janvier pour une réparation de bateau. Le contrat s'est terminé le 22 janvier.
La convention est échue depuis le 31 octobre 2006. Diane Verreault a sollicité les différents paliers de gouvernement pour une aide financière. Mais le dossier bloque à cause du conflit de travail. Dans un tel contexte où les emplois sont menacés à court terme, le syndicat ne devrait-il pas avoir une attitude conciliante? Il semble que la confrontation soit toujours de mise. Les syndicats sont-ils un frein au développement des régions? Si j'étais entrepreneur, déjà je ne serais pas intéressé à aller m'installer en Gaspésie. Avec de telles nouvelles, c'est encore moins tentant. Ce genre de conflit nuit pas seulement à l'entreprise en péril, mais aussi à la région toute entière.
Tout de même, l'employeur ne veut pas jeter l'éponge totalement puisque selon le Journal de Québec, ce dernier à demandé à rencontrer le syndicat devant le conciliateur Michel Sainte-Marie mardi et mercredi afin de poursuivre les négociations. Ceci dit, voici le portrait : Un employeur excédé, qui a de fortes envie de mettre la clé dans la porte après cinquante ans, trop excédé d'un conflit qui perdure, de l'autre côté des employés syndiqués qui ont perdu confiance en leur employeur et qui n'ont peut-être plus envie de travailler là. Cela ressemble de plus en plus à un second Olymel. Bienvenue dans le merveilleux monde du psychodrame syndical du terroir.
$