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Un peu plus de distance SVP entre chasseurs de phoques et défenseurs des droits des animaux

Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine

Il semblerait que les observateurs et défenseurs des droits des animaux pourraient devoir tenir une distance de 20 mètres plutôt que 10 mètres, comme c'est le cas actuellement, dans un avenir rapproché. C'est que Pêches et Océans Canada conclut un processus de consultation qui risque d'avoir pour conséquence une augmentation de la distance entre les observateurs et les chasseurs. Une mesure, selon des chasseurs, de sécurité car à dix mètres il y a trop d'altercations qui en viennent aux coups.

Selon les règles actuelles, un observateur (lire ici un défenseur des droits des animaux farouchement opposé à la chasse aux phoques) doit se tenir à au moins dix mètres des chasseurs. Frank Pinhorn, directeur de l'Association canadienne des chasseurs de phoques, désire que ce soit 1000 mètres (1 km). Ce qui est complètement exagéré. Ce qui est étudié actuellement par Pêches et Océans Canada c'est de passer à une zone d'exclusion de 20 mètres, soit le double ce que c'est actuellement.

C'est que, outre les chasseurs, l'exercice de consultation qui s'est déroulé via Internet a recueilli près de 2000 commentaires venant des défenseurs des droits des animaux. Le ministère se devait donc de trouver un compromis entre les deux groupes. À vingt mètres, les défenseurs des droits des animaux pourraient continuer à s'approcher suffisamment pour effectuer des observations adéquates. Les chasseurs quant à eux sont plus ou moins satisfaits car ça ne change pas grand-chose en termes de distance si ce n'est un risque moins élevé d'altercations avec les opposants.

Parlant d'opposants à la chasse aux phoques, Mme Rebacca Aldworth, porte-parole du groupe américain Humane Society, a affirmé à Radio-Canada qu'il s'agit là d'un stratagème du gouvernement Harper d'empêcher les journalistes et observateurs d'effectuer un travail adéquat. Difficile de comprendre une telle attitude. Être à vingt mètres de la chasse sur une banquise sans obstacle visuel permet de faire un bon travail d'observation.

Pour l'industrie ce serait insuffisant mais mieux que maintenant. Frank Pinhorn a rapporté à Radio-Canada qu'au cours des dernières années il y a eu un petit nombre d'altercations qui consistaient en échange de coups entre chasseurs et observateurs. Étant donné que certains observateurs et chasseurs sont très émotifs, il y a une faible possibilité que cela dégénère en une situation potentiellement dangereuse voire tragique.

La chasse aux phoques débute à la fin mars mais la date précise va dépendre des conditions de glaces. Cette année serait beaucoup mieux en termes de conditions de glace que l'an passé. La date du début de la chasse étant très rapprochée, il se peut que l'augmentation de la zone d'exclusion soit mise en application non pas cette année mais en 2008.

Il reste à souhaiter qu'aucune altercation tragique ne se produise sur la banquise. Cette augmentation de la zone d'exclusion n'est pas envisagée à cause des journalistes mais bien à cause de certains activistes et groupes de défenses des animaux qui semblent chercher la confrontation avec les chasseurs. Ces derniers, de plus en plus excédés, pourraient être tentés d'accepter l'invitation. Étant donné qu'aucun des deux groupes n'est prêt à dialoguer, la situation stagne depuis trente ans. Beau dialogue de sourds, mais bon compromis éventuel de Pêches et Océans Canada. Un peu plus de distance SVP entre les chasseurs de phoques et les défenseurs des droits des animaux. Simple mesure de sécurité.

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