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L’épandage de lisier de porc dans Charlevoix: une menace sérieuse pour la qualité de l’eau potable

Lettre ouverte à monsieur Claude Béchard, ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.

Le 21 novembre 2006, le Mouvement des citoyens de Charlevoix pour un Environnement sain (MCCES) vous a adressé une longue lettre sur les risques de contamination de l'eau par le lisier de porc en raison de la nature particulière du sol de Charlevoix et de nombreux signes qu'il y a contamination réelle.

Vous ne pouvez ignorer que le sol de Charlevoix a été fracturé par un météorite qui a eu un impact équivalent à plusieurs millions de bombes atomiques. Vous ne pouvez non plus négliger le fait que la zone du cratère, de Charlevoix, est comparable a un immense tas de pierres concassées parce que fracturée et fissurée.

En conséquence, ce sol est très perméable et la nappe d'eau souterraine est vulnérable aux épandages de toxiques en surface. La forte pente de cette région montagneuse et le peu de profondeur du sol qui recouvre le roc fracturé sont des facteurs qui ajoutent aux risques de contamination de l'eau.

Dans ce document, de nombreux experts sont cités. Nous y demandions principalement qu'une étude du sol particulier de notre région soit commandée par votre ministère pour permettre à la MRC de Charlevoix-Est de protéger l'eau tout en gérant l'épandage de lisier produit par les fermes d'élevage de porcs. Une copie avait été adressée au Premier ministre du Québec et à la ministre des Affaires municipales et des Régions.

Le Premier ministre, monsieur Jean Charest et la ministre des Affaires municipales et des Régions, madame Nathalie Normandeau ont accusé réception de notre lettre.

Les faits communiqués dans la lettre ont entraîné une cascade d'évènements.

  • Ils ont mobilisé la population. Des milliers de citoyens ont exprimé leur support.
  • Ils ont entrainé des réactions positives de la part des maires : plusieurs maires à date ont exprimé leur solidarité à l'action entreprise par le MCCES
  • La municipalité de St-Irénée a créé un comité pour protéger l'eau. Trois citoyens ont donné leur disponibilité pour y siéger.
  • La MRC–Est de Charlevoix a décidé de réviser le RCI et constitué un comité de 16 membres où siègent deux membres du MCCES et un représentant de l'Association touristique régionale de Charlevoix (ATR) La première réunion aura lieu le 6 février 2007.
  • La MRC-Est a adopté le 8 décembre une résolution demandant au centre d`expertise hydrique du Québec une étude sur les bassins versants de la Rivière Jean-Noël et du ruisseau Jureux qui inclus le lac Saint-Antoine.
  • À la même période le Mouvement (MCCES) a rencontré des membres de la MRC de Charlevoix-Est afin de leur demander qu'un protocole d'analyse des puits individuels soit instauré.
  • La municipalité des Éboulements, le 12 décembre a émis des craintes concernant les règles d'émission de certificats d'autorisation pour de nouvelles porcheries.
  • La municipalité de St-Hilarion, le 12 décembre, a exprimé les mêmes craintes.
  • Le 19 décembre, votre ministère émettait un nouveau permis de construction.
  • Les maires de la MRC-Ouest de Charlevoix, à leur réunion du 10 janvier 2007, inquiets pour la qualité des eaux du bassin versant du lac St-Antoine, ont demandé au ministère des Affaires municipales et des Régions de vérifier les possibilités de modifier les règles d'épandage pour le protéger. Ce bassin versant représente une superficie de 9 km carrés.

À notre grande déception vos fonctionnaires ont refusé de nous recevoir et surtout vous n'avez pas daigné répondre à notre lettre. D'autant plus que la connaissance des caractéristiques du sol du cratère de Charlevoix, telles que façonnées par le météorite, est une partie essentielle de la connaissance factuelle de la région. Ces données sont nécessaires pour que la MRC de Charlevoix-Est révise le RCI. La MRC n'a ni le pouvoir ni les moyens de faire cette étude.

Le Mouvement des citoyens de Charlevoix pour un environnement sain.
Jacques Gagnon, MD
Porte-parole

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