Document de consultation de la Commission sur l'avenir de l'agriculture: Beaucoup de questions, peu d'orientations!
La Commission sur l'avenir de l'agriculture a finalement accouché d'un document de consultation pour encadrer les audiences publiques qu'elle tiendra prochainement.
Silence sur les choix politiques et économiques et sur le financement
Le document, facile d'accès et bien présenté, propose un longue liste de problèmes et de questions, regroupés sous dix thèmes et assortis de données statistiques utiles.
Mais, par souci sans doute de neutralité, il s'abstient de faire état des choix politiques et économiques sous-jacents au modèle et aux politiques agricoles et agroalimentaires qui nous ont conduit à la crise actuelle. Ces choix, notamment ceux fait en 1998 au Forum des décideurs de Saint-Hyacinthe, qui ont orienté l'agriculture québécoise vers la conquête des marchés, l'exportation et la production porcine, sont justement la clé de la compréhension de la situation actuelle.
D'autant plus que le document, contrairement à un mandat clair de la Commission concernant l'efficacité des programmes actuels, ne fournit pas sur le financement les données qui nous permettraient de savoir clairement à qui profitent les fonds publics : les gros ou les petits, les intégrateurs ou les fermes familiales, l'industrie porcine ou les fermes diversifiées, les cultures fourragères ou les monocultures de maïs, la production pour l'exportation ou la production pour les marchés intérieurs, la production commerciale ou la production de créneau et de proximité?
Restriction mentale sur le rôle de l'UPA
De même, sur la question capitale du pouvoir, le document se contente d'énumérer les «acteurs de la gouvernance» sans faire état, sauf pour la Financière agricole, des problèmes que pose le statut concédé à l'UPA non seulement au plan de la représentation de l'ensemble des agriculteurs mais surtout au plan de la mise en marché collective et de la gestion des politiques et des programmes agricoles en lieu et place du gouvernement.
Un nouveau modèle public d'agriculture et d'alimentation
En somme, le document n'est guère plus qu'une énumération académique de questions sans liens entre elles, et surtout, sans les clés d'interprétation politique qui permettraient aux intervenants de saisir les intérêts en cause et de se positionner. Nulle part il n'est question des objectifs d'où découlent nos politiques et le modèle d'agriculture et de ferme privilégié par nos programmes de financement.
Un tel document risque de diluer plus que de guider la consultation, car c'est d'abord et avant tout des objectifs que devraient traiter les mémoires si on ne veut pas que la Commission se limite à proposer une série de réformes à la pièce, sans ouvrir sur une orientation d'ensemble qui puisse constituer une choix de société et un nouveau contrat social concernant notre agriculture et notre alimentation. L'objectif est de définir une nouveau modèle public d'agriculture et d'alimentation.
romeobouchard@sympatico.ca
www.uniondescitoyensduquebec.com
www.citoyensduquebec.com
(418) 492-5727
Le document, facile d'accès et bien présenté, propose un longue liste de problèmes et de questions, regroupés sous dix thèmes et assortis de données statistiques utiles.
Mais, par souci sans doute de neutralité, il s'abstient de faire état des choix politiques et économiques sous-jacents au modèle et aux politiques agricoles et agroalimentaires qui nous ont conduit à la crise actuelle. Ces choix, notamment ceux fait en 1998 au Forum des décideurs de Saint-Hyacinthe, qui ont orienté l'agriculture québécoise vers la conquête des marchés, l'exportation et la production porcine, sont justement la clé de la compréhension de la situation actuelle.
D'autant plus que le document, contrairement à un mandat clair de la Commission concernant l'efficacité des programmes actuels, ne fournit pas sur le financement les données qui nous permettraient de savoir clairement à qui profitent les fonds publics : les gros ou les petits, les intégrateurs ou les fermes familiales, l'industrie porcine ou les fermes diversifiées, les cultures fourragères ou les monocultures de maïs, la production pour l'exportation ou la production pour les marchés intérieurs, la production commerciale ou la production de créneau et de proximité?
Restriction mentale sur le rôle de l'UPA
De même, sur la question capitale du pouvoir, le document se contente d'énumérer les «acteurs de la gouvernance» sans faire état, sauf pour la Financière agricole, des problèmes que pose le statut concédé à l'UPA non seulement au plan de la représentation de l'ensemble des agriculteurs mais surtout au plan de la mise en marché collective et de la gestion des politiques et des programmes agricoles en lieu et place du gouvernement.
Un nouveau modèle public d'agriculture et d'alimentation
En somme, le document n'est guère plus qu'une énumération académique de questions sans liens entre elles, et surtout, sans les clés d'interprétation politique qui permettraient aux intervenants de saisir les intérêts en cause et de se positionner. Nulle part il n'est question des objectifs d'où découlent nos politiques et le modèle d'agriculture et de ferme privilégié par nos programmes de financement.
Un tel document risque de diluer plus que de guider la consultation, car c'est d'abord et avant tout des objectifs que devraient traiter les mémoires si on ne veut pas que la Commission se limite à proposer une série de réformes à la pièce, sans ouvrir sur une orientation d'ensemble qui puisse constituer une choix de société et un nouveau contrat social concernant notre agriculture et notre alimentation. L'objectif est de définir une nouveau modèle public d'agriculture et d'alimentation.
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Source:
Roméo Bouchardromeobouchard@sympatico.ca
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