Mauvaise semaine pour Esso, mauvais millénaire pour l'humanité

Esso gardera la dénomination «Marché Express» pour ses dépanneurs attenants aux pompes à essence. Le Québec est une société distincte en Amérique du Nord et Esso ne voulait pas perdre le marché québécois aussi petit soit-il. Comme quoi la pression populaire parvient à faire fléchir rapidement une grande multinationale. Il devrait en être de même pour le développement de nouvelles technologies visant à remplacer le pétrole pour combattre le réchauffement climatique. Avec ses 7 milliards de profits en 2006, l'industrie pétrolière au Canada pourrait année après année investir un peu de ses profits dans la recherche de nouvelles technologies énergétiques : éthanol, hydrogène etc. Au lieu de cela elle se contente d'engranger les profits et de ne rien faire du tout pour combattre le réchauffement climatique. C'est honteux. L'industrie la plus riche de la planète ne fait rien pour le bien être des générations futures; elle pourrait être un leader en énergie propre et en développement et au lieu de cela elle creuse sa tombe et la nôtre collectivement parlant.

Si les gens mettaient autant l'accent à contester cette industrie pour qu'elle devienne plus propre et investisse dans l'énergie renouvelable et non polluante que sur la question de la langue, les choses pourraient changer rapidement. Et le temps presse (voir http://www.climatecrisis.net/ ) pour réagir et changer nos habitudes. L'hiver que nous vivons dans l'hémisphère nord en est le plus bel exemple. Sachez que dans dix ans nous n'aurons plus de neige en hiver au Québec et la végétation pourrait bien perdurer toute l'année en 2050. En 2150, si rien ne change, il se pourrait bien qu'il n'y ait plus d'êtres humains sur terre celle-ci étant devenue trop chaude pour sa survie. J'exagère? Peut-être, mais personne ne le sait. Nous vivons une expérience à l'échelle planétaire et quand nous aurons le résultat, nous seront peut-être là ou peut-être pas car nous sommes le sujet d'expérimentation. Et il s'agit d'une expérience dangereuse. Les compagnies pétrolières le savent bien, mais elles souhaitent faire un maximum de profit et siphonner tout le pétrole possible avant de développer de nouvelles énergies. Il sera peut-être alors trop tard.

Ce qui est frustrant de la part d'Esso comme de toutes les autres pétrolières, c'est leur appétit de profit au détriment de tout le reste : l'environnement, les êtres humains et l'avenir de la planète. Ces compagnies ne comprennent qu'une chose : l'argent. Le jour où elles comprendront que le pétrole ce n'est plus in, ce n'est plus payant, soyez assurés qu'en très peu de temps, les technologies de l'hydrogène (aucun gaz à effet de serre), de l'éthanol ou de l'électricité se répandra rapidement. Mais à ce moment là, d'autres entreprises les auront devancées et se seront fait une belle image environnementale. Il sera alors trop tard pour les Esso, Shell et Ultramar de ce monde. Les gens sont écœurés des pétrolières et de leur dépendance. Ils sont comme des junkies qui ne peuvent plus endurer la face de leur dealer. Le jour où ils rencontreront quelqu'un qui va les tirer de l'enfer de la drogue, ils se retourneront contre leur dealer, le dénonceront à la police et mèneront une vie saine. Le dealer croupira en prison pour tout le mal qu'il aura fait.

Les compagnies pétrolières ont le pouvoir (l'argent) de se renouveler et de développer de nouvelles technologies énergétiques propre. Avec elles, la lutte contre les changements climatiques pourrait aller plus vite, sans elle cette lutte se fera de toute façon. Leur inertie se retournera contre elle, surtout si cela tourne mal climatiquement parlant.

Voyez ce que le Québec, petit bastion de résistance, a pu faire en quelques jours de contestation en ce début janvier 2007. Imaginez ce que nous pouvons faire à plus long terme... Et cette fois c'est pour une cause autrement plus importante que notre culture, c'est pour notre survie... à tous à la grandeur de la planète. Mauvaise semaine pour Esso, mauvais millénaire pour l'humanité?