Mais comment parvient-on à un pareil résultat en un peu plus de quarante ans? Facile, c'est ce que cela nous a pris pour passer de la calèche à l'automobile performante, nous pourrons bien. Plus facile à dire qu'à faire. Comment comptent-ils s'y prendre?

Moins de fleurs à la St-Valentin et à la Fête des mères, moins de sièges dans les automobiles, terminés les sièges à rabais dans les avions en partance vers le sud. Un changement de vie s'impose.

La Norvège est donc le premier pays dans le monde à se doter d'un tel objectif avec une date précise. En 2050, ce pays a pour objectif de ne plus produire d'émissions de CO2. Cela se fera progressivement par des réductions à l'intérieur des frontières du pays et à des mesures compensatoires à l'étranger, a affirmé le premier ministre Jens Stoltenberg le 19 avril 2007. Même si l'objectif est grand, les moyens pour y parvenir sont flous. Quoi qu'il en soit, les politiciens lancent le message que le mode de vie des Norvégiens va changer. Un point c'est tout! Comme le Québec, la Norvège tire son électricité de la force hydraulique des cours d'eau. Les réductions de CO2 doivent se faire ailleurs puisque leur électricité est propre.

Les premiers changements viendront des airs. En effet, la première victime de consommateurs responsables du point de vue climatique sera l'aviation, mode de transport des plus polluants. Les denrées périssables transportées par avion ce sera bientôt du passé. Comment? « L'étiquette des produits devra refléter la distance qu'ils ont parcourue », explique Helge Drange à l'AFP, chercheur au Centre Nansen pour l'environnement. « Les roses en provenance d'Afrique et des Pays-Bas seront moins abordables. On consommera de plus en plus de produits locaux ». Pourra-t-on faire la même chose ici sans s'attirer les foudres de notre polluant voisin les États-Unis et leur sacro-sainte économie de marché dérèglementée à leur avantage? Autre incongruité que l'on retrouve au Québec aussi, suivez le raisonnement : la moitié des poissons péchés dans la mère de Barents font un détour par la Chine où ils sont transformés en filets, ensachés et retournés sur les étals des supermarchés norvégiens. « Ni le producteur ni le consommateur ne paient aujourd'hui l'énergie au prix juste », déplore Pierre Perbos auprès de l'AFP toujours, administrateur du Réseau Action Climat-France. « On fait supporter ce prix au climat. C'est complètement aberrant que le kérosène soit détaxé ».

Prendre l'avion en Norvège coûtera sans doute plus cher qu'ailleurs histoire de payer le coût réel que notre voyage provoque sur le climat. Les conducteurs propriétaires de gros véhicules utilitaires sport et grosses berlines paieront plus d'impôts que les propriétaires de petites voitures économiques ou hybrides. Ça, c'est en poussant beaucoup pour la mise en marché prochaine de véhicules à moteur à hydrogène. Il s'agit d'une technologie mal maîtrisée encore, mais qui ne provoque pas d'émission de CO2.

L'étalement urbain ce sera aussi chose du passé car l'urbanisme du futur, que ce soit les bureaux et les logements seront développés dans le seul et unique but de ne pas dépenser inutilement de l'énergie en transport. Ce sera aussi ça de gagné en temps.

Bien sûr ce n'est pas gagné et il y aura certainement encore des émissions de gaz à effet de serre en Norvège en 2050, ne serait-ce que lorsque les gens s'allument un feu dans l'âtre. Mais c'est une action concrète qui engage l'ensemble des Norvégiens à un changement radical de leurs habitudes de vie. C'est le seul pays à le faire actuellement tel que tous les pays devraient le faire. Pas seulement pour sauver le climat mais la qualité de vie de ses citoyens. Partout dans le monde, les gens passent de plus en plus de temps dans les moyens de transport. La durée du temps passé dans votre automobile est presque exponentielle à cause des embouteillages. Ça c'est du temps en moins passé à votre travail ou auprès de votre famille. Si vous avez tant l'impression de courir, c'est à cause de tout ce temps perdu dans les transports. Il faut donc combattre l'étalement urbain et rapprocher les gens de leur lieu de travail.

Les conservateurs de Stephen Harper devraient s'inspirer de ce véritable plan vert de la Norvège. Certes, il n'est pas parfait, mais il est 1000 fois mieux que le plan du Ministre Baird. C'est la faute aux Libéraux. Ben voyons, ce ne sont pas les Libéraux qui sont au pouvoir à ce que je sache.

À défaut de voir le Canada retrouver ses sens, le Québec pourrait facilement suivre l'exemple de la Norvège. L'objectif 2050 c'est loin et c'est proche. J'aimerais vivre jusqu'à 81 ans pour voir si nous et la Norvège y sommes parvenus.