L'agriculture au menu.... des députés
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La rentrée parlementaire qui vient de débuter pourrait en être une d’importance pour le monde agricole, car nous pourrions assister à l’application des premières réformes découlant du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire du Québec, le fameux rapport Pronovost.
Rappelons-nous qu’il y a presque deux ans ce rapport avait créé une onde de choc tel qu’il est d’ores et déjà convenu de parler de l’avant et de l’après Pronovost. Est-ce que c’est en raison de l’application massive de ses recommandations par le gouvernement? Non, car le fruit se fait encore attendre. Mais si cette commission fut aussi frappante, c’est parce qu’elle constitue une réappropriation collective de l’agriculture et la fin du statut d’interlocuteur unique de l’Union des producteurs agricoles.
De ce rapport initial en est découlé deux autres plus pointus, mais tout aussi importants, le rapport St-Pierre sur le financement de l’agriculture et le rapport Ouimet sur la loi de protection du territoire agricole. Dans les deux cas, la filiation avec le rapport Pronovost est évidente. Si nous voulions résumer ses trois rapports pour un néophyte du monde agricole, nous dirions que notre agriculture manque d’oxygène et qu’elle est sous respirateur artificiel.
Manque d’oxygène
Cet automne le ministre de l’agriculture Claude Béchard a justement la chance de redonner de l’air aux agriculteurs en appliquant les réformes proposées par ses trois rapports. Il reste à savoir s’il aura la vision de voir par-dessus le lobby de l’Union des producteurs agricoles.
Car le seul écueil qui se place devant lui est justement la toute puissante UPA qui mène actuellement une vraie campagne de peur auprès des agriculteurs dignes du péril rouge de Duplessis. Elle annonce même la fin de notre agriculture si les réformes sont appliquées.
Attendez que je me souvienne...s’il y a eu une commission n’était-ce pas justement par ce que notre agriculture est en train de disparaître?
L’UPA doit se réformer
L’Union des producteurs agricoles est de moins en moins un syndicat d’agriculteur et de plus en plus un lobby corporatiste. Pris à défendre un modèle qu’ils ont mis en place et qui les nourrit, ils se sont écartés des aspirations des agriculteurs. Le modèle agricole en place n’est pas un modèle québécois... c’est un modèle UPA. La gestion de l’offre, les plans conjoints, le financement, la loi sur la mise en marché des produits agricoles, tout a été mis en place avec l’accord et la participation de l’UPA depuis 40 ans. Sa situation de monopole, aujourd’hui, se retourne contre elle.
M Béchard vous avez la chance unique de rassurer le monde agricole en expliquant les changements qui viennent et vous ne devez jamais perdre de vue que l’agriculture est l’affaire de tous... agriculteurs comme citoyens. Nous sommes a une époque ou nous nous préoccupons plus de l’accord vin et met que de ce ceux qui grâce a leur travail garnissent la table. Alors messieurs les députés faite un effort cet automne en mettant plus d’agriculture a votre menu.