L’histoire du Québec : de kocé?
Formation

Édifice abritant la Fondation Lionel-Groulx
Source image : http://site.rdaq.qc.ca/crlg/
La Fondation Lionel-Groulx, dont le président est Claude Béland ancien pdg de Desjardins, a commandé une étude sur l’état des cours d’histoire au collégial. Cette étude s’intitule Le Québec ne se souvient plus! Les résultats ne sont guère encourageants. En effet, moins de 5% des étudiants du cégep, selon cette étude, ont suivi un cours d’histoire du Québec durant l’année scolaire 2008-2009. Devant ce piètre résultat, la fondation a réclamé qu’un cours d’histoire nationale devienne obligatoire pour tous les étudiants du réseau collégial.
Les cours d’histoire ne font plus partie du corpus scolaire dans les cégeps, ou du moins dans la majorité d’entre eux, estime la fondation. Seul le programme de sciences humaines offre des cours d’histoire. À la fin de leur parcours collégial, 75% des élèves reçoivent leur diplôme sans avoir suivi un seul cours d’histoire.
Les données recueillies dans l’étude ont été fournies par 296 enseignants en histoire dans tous les cégeps de la province au courant de l’été 2010. Pour l’ensemble des cours d’histoire au collégial depuis 1995, seulement 8% d’entre eux concernent l’histoire du Québec. «Ne leur parlez pas de la Révolution tranquille ou de la crise d’octobre, ils ne savent pas c’est quoi», a affirmé Claude Béland, président de la Fondation Lionel-Groulx et dont les propos ont été rapportés par le réseau Canoë. Les jeunes ne connaissent donc pas leur histoire et pourront de moins en moins s’identifier comme des Québécois.
Les cégeps ont tous le choix d’offrir ou pas un cours d’histoire du Québec dans le cadre de leur corpus de cours complémentaires. Voici ce qu’avait à dire à ce sujet Hélène Dupuis, coordonatrice et professeure au département de géographie du collège Bois-de-Boulogne lorsqu’interrogée par Canoë : «[Le cours d’histoire du Québec] a disparu parce qu’il n’était pas obligatoire. On a passé tout droit. C’est d’autant plus important avec la présence multiethnique». Dès l’automne 2011, ce cégep donnera un cours intitulé Le Québec d’aujourd’hui.
La Fédération des cégeps n’a pas commenté. Se sentirait-elle comme trahie par ses professeurs d’histoire? Quoi qu’il en soit, voici un silence qui en dit long sur la place qu’occupe l’histoire du Québec dans les cégeps.