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Recul du pergélisol dans le Nord-du-Québec

Nord-du-Québec

Permafrost and Periglacial Processes

Vous voulez une preuve irréfutable que le climat se réchauffe? En voici une : depuis 50 ans, la zone de pegélisol, un sol gelé en permanence, a reculé de 130 km plus au nord. Le département de biologie de l’Université Laval a démontré ce phénomène avec une étude menée dans la région de la baie de James dans le Nord-du-Québec.

Serge Payette et Simon Thibault, chercheurs, ont fait la constatation qu’en un demi-siècle, la frontière du pergélisol a régressé vers le nord de 130 km.

Pour parvenir à cette conclusion, il suffisait d’observer le déplacement des palses. Les palses sont des monticules naturels qui se créent sous l’action de l’eau gelée dans le sol des tourbières. Les palses se repèrent facilement car ils sont des endroits propices au développement des lichens, arbustes et même conifères.

Actuellement, tous les palses de la région de la baie de James sont dans un état de dégradation. Les chercheurs refusent pour l’instant de pointer le réchauffement climatique comme cause de cette détérioration. En effet, malgré cette constatation, il n’y a pas assez de données météorologiques à long terme pour la région. Ceci étant dit, la réchauffement climatique semble l’explication la plus certaine de ce phénomène.

Avec la disparition des palses dans l’ensemble du territoire de la baie de James, c’est tout le pergélisol qui va connaître le même sort.

Le professeur Serge Payette affirme du même souffle que la température annuelle moyenne des sites du Nord-du-Québec qu’il étudie depuis vingt ans a augmenté de 2 degrés Celsius durant la période. Ce qui est énorme.

Les détails de l’étude sont parus dans la revue spécialisée Permafrost and Periglacial Processes.

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