Les trois corps des mineurs disparus retrouvés
Nord-du-Québec
Les corps de Dominico Bollini, Bruno Goulet et Marc Guay, trois mineurs disparus le 31 octobre dans une mine de Desmaraisville dans le Nord-du-Québec, ont été retrouvés sans vie. Le pompage des niveaux 11 et 12 submergés par l’eau a permis de faire cette triste découverte.
Lorsque le premier corps sans vie a été repêché, il restait peu d’espoir pour retrouver un survivant. Ces employés étaient spécialisés dans la restauration et la remise en service de puits de mines fermées ou laissées à l’abandon. Lorsque la petite équipe est arrivée au niveau 11 elle aurait été submergée par l’eau froide qui a pénétré dans la cage d’ascenseur.
Le quatrième membre de l’équipe sans nouvelle des trois autres a fait remonter l’ascenseur qui était vide. Le plafond était toutefois ouvert, ce qui a permis de croire un moment que les trois hommes pouvaient être encore vivants. Ressource Métanor, leur employeur, gardait alors l’espoir de les revoir vivants.
Une autopsie sera pratiquée pour connaître la cause exacte de la mort des trois hommes même si la piste la plus plausible demeure la noyade et/ou le froid. Il reste aussi à savoir pourquoi les niveaux 11 et 12 de la mine étaient inondés alors qu’ils ne devaient pas l’être.
Des gens de la CSST et de la Sûreté du Québec sont à Desmaraiville depuis samedi pour aider l’employeur et les employés à passer au travers ces tristes événements. Une enquête de quatre à six mois est prévue selon la CSST. Devant la mine, une pancarte indiquant qu’il y avait plus de 906 jours qui s’étaient déroulés sans accident avant les décès des trois mineurs. Tous les intervenants de la mine, pour qui la sécurité est primordiale, sont sous le choc.
Le métier de mineur est par définition et son environnement dangereux. Entre 2004 et 2007, La Presse rapporte que 17 mineurs québécois sont décédés en fonction et on déplore 4000 accidents de travail avec blessés. La mine d’or de Desmaraisville est réouverte depuis deux ans et demi. Ce n’est pas un village, mais un site en bordure de la route 113 où l’on trouve un bar et un dépanneur. Douze personnes y demeurent à l’année longue et des dizaines de travailleurs demeurent dans des camps.
«Ce sont les mines qui ont fait décoller Desmaraisville. On le sait ici que le métier de mineur est dangereux», indique Nancy Beaupré, la propriétaire du dépanneur à l’intention du journal La Presse.
Les activités de la mine sont interrompues. Aucune date de réouverture n’est annoncée pour l’instant.