La Vie rurale / Articles / Municipalités / Québec claque la porte de l’UMQ

Québec claque la porte de l’UMQ

Municipalités

Régis Labeaume, maire de Québec, continue ses coups d’éclat. Ce matin, la une du journal Le Soleil souligne la colère du maire en rapport aux fonctionnaires municipaux et du RTC qui gèrent le dossier transport sur l’autoroute Robert Bourassa. Puis, nous apprenons aujourd’hui, que la Ville de Québec quitte les rangs de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Ça fait beaucoup de colères et de coups d’éclat en peu en très peu de temps. Tout le monde il est incompétent, tout le monde il n’est pas bon? Concentrons-nous sur le dossier de l’UMQ.

Québec, la deuxième plus importante ville du Québec quitte l’UMQ, faisant comme Montréal, la plus importante ville du Québec, il y a quelques années. C’est 300 000$ de revenus en moins pour l’UMQ à chaque année.

Ce départ survient à la veille de renouveler l’adhésion. Pourquoi quitter l’UMQ. Deux raisons sont invoquées :

- Depuis trois ans, Régis Labeaume souhaite que l’UMQ ait un bureau à Québec, la plus importante ville membre. Actuellement les bureaux de l’UMQ sont à Montréal, une ville qui n’est plus membre de l’organisation. Par dépit, une simple antenne de l’organisation devait s’implanter ici, mais il ne se passe rien. «C'est une coquille vide, déplore Régis Labeaume. Notre principal porte-parole n'a même pas le coeur de nous respecter et d'avoir un employé dans la capitale.» a dit Régis Labeaume dans des propos rapporté par Le Soleil.

- L’élection de Marc Gascon à la présidence de l’UMQ le printemps dernier. Des soupçons de manquements à l’éthique pèsent sur ce maire. Régis Labeaume avait suggéré, sans succès, le retrait de la candidature de Gascon à la présidence le temps que les choses se clarifient. Les élus municipaux doivent être au-dessus de tout soupçon, surtout la présidence de l’UMQ.

Le départ de Québec de l’UMQ ne portera pas préjudice à la ville, estime le maire Labelaume : «Pour être bien honnête, la Ville de Québec est capable de se défendre tout seul. On était là par solidarité avec les autres maires.» rapporte Le Soleil.

Alors tout le monde il est incompétent et tout le monde il n’est pas bon? Certes non, mais à force de dicter sa loi et ses conditions à tout un chacun, le maire risque de perdre l’appui de nombreux partenaires :

- Les membres de l’UMQ, c’est-à-dire bien des villes du Québec;

- Les fonctionnaires et cadres du secteur municipal et parapublic;

- Le politique;

- Ultimement, la population.

Attention, pente descendante en vue, vaudrait mieux l’éviter.

Commentaires

Éric Forest, maire de Rimouski, veut-il imposer l’omerta?

Éric Forest veut-il imposer l’omerta?
En serrant les rangs derrière Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme et président de l'UMQ, les membres du conseil d’administration de l'Union des municipalités du Québec lancent un mauvais message aux citoyens qui en ont ras le bol des écarts de conduite de certains élus municipaux et provinciaux. Après plus d'un an de révélations sur l'industrie de la construction et sur les mœurs politiques, il devient de plus en plus évident que des crapules ont infiltré plusieurs administrations municipales et même certaines instances provinciales. Un classique de la corruption tel qu'elle existe dans bien des pays. Supporter un tel système mine toutes nos institutions et devient incontrôlable à long terme. En déclarant que le maire Labeaume a tort de se «désolidarisé» du regroupement, Éric Forest renforce la croyance populaire que l’UMQ veut protéger certains membres de son CA qui sont sous enquête, qui le seront sous peu ou sur qui planent de sérieuses allégations, dont le président même de l’UMQ, Marc Gascon, Jean-Marc Robitaille, maire de Terrebonne, Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières et Gilles Vaillancourt, maire de Laval. Quand on est sous enquête, on démissionne d’un CA aussi important. Le maire de Rimouski tenterait-il d’intimider le seul maire du Québec qui se lève publiquement contre la corruption? Les électeurs de Rimouski devrait y réfléchir sérieusement…