La recette des élections municipales à Saint-Jérôme a un goût douteux
Laurentides
Radio-Canada fait de l’excellent journalisme d’enquête depuis quelques années. Cela fait boule de neige et les gens qui ont des choses à dire se tournent de plus en plus souvent vers l’institution publique qu’ils jugent digne de confiance. Ce fut encore le cas cette semaine lorsqu’une source proche de Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme dans les Laurentides, a dénoncé la manière dont ce dernier organise les élections municipales.
Pierre Duchenne, journaliste de Radio-Canada, révélait mardi d’après une source anonyme, que Marc Gascon s’était fait aider par deux firmes professionnelles pour organiser ses élections des quinze dernières années. Ces deux firmes récoltent par la suite des contrats municipaux, selon le reporter.
Bernard Généreux, président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) estime que la façon de faire du maire Gascon pour gagner ses élections est un péril pour la démocratie : «Si ça s'avère, moi, j'ai beaucoup d'appréhension en regard de cette façon de faire qui, à mon point de vue, ressemble au baiser de la mort de la démocratie municipale.» a déclaré monsieur Généreux à Radio-Canada.
En plus d’être maire, Marc Gascon est président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), c'est-à-dire le regroupement des villes les plus populeuses du Québec. Mais, même à l’interne, des membres du conseil d’administration de l’UMQ s’inquiètent des élections clé en main de Saint-Jérôme. C’est le cas du maire de Saint-Raymond, Roland Dion, membre du conseil d’administration de l’UMQ, qui affirme que Marc Gascon devra vivre avec ses problèmes. Lire ici, il ne faut pas que cela éclabousse le reste de la classe politique municipales qui ne partage pas cette façon de faire. Aucun membre du parti libéral, de Jean Charest jusqu’au ministre responsable des municipalités, Laurent Lessard, ne s’est prononcé sur ces révélations de Radio-Canada. Ça ce n’est pas étonnant du tout puisque au niveau provincial, cette façon de faire une campagne électorale pourrait être assez répandue.
Pour l’opposition officielle, il s’agit là d’une autre preuve justifiant la création d’une enquête publique sur le milieu de la construction et le financement des partis politiques.