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On ne peut agir à la place des gens

Opinion

Un baigneur de 14 ans s’est noyé dans la rivière Montmorency à Boischatel dans la région de la Capitale-Nationale cette fin de semaine. Il se trouvera bien sûr des gens pour demander des mesures de sécurité plus importantes. Pourtant, pour avoir visité le site en juin dernier, je peux dire que le maximum semble fait en termes d’avertissements. L’étape suivante serait de fermer les sentiers qui longent la rivière, ce qui serait un non-sens, ou de placer plusieurs gardiens à la journée longue durant la période estivale pour surveiller le site.

Normand Huot, directeur du Service de Sécurité incendie de Boischatel affirme que, pour lui, la sécurité n’a pas à être renforcé et la sensibilisation n’a pas à être accentuée, nous apprend Radio-Canada. Je peux dire qu’il est difficile de faire plus dissuasif que les panneaux aux abords du site. La dernière chose que je ferais, dans ce secteur, c’est de me baigner. Sur les affiches sont inscrits le nom des baigneurs qui se sont noyés dans la rivière avec l’année du drame : pas invitant. De plus, c’est impossible à manquer si on entre dans le site. Toutefois, il n’y a pas de contrôle à l’entrée. C’est un sentier pédestre gratuit, les gens vont pour la randonnée, la pêche et… la baignade interdite. J’ai même vu une corde sur un arbre permettant aux plus téméraires de se jeter dans l’eau de bonne hauteur. C’est à partir de ce genre d’installation que le jeune Rémi Drolet-Picard aurait sauté à l’eau. « Il était avec sa blonde et un de ses amis. Il se tirait en bas, a rapporté la sœur aînée de Rémi, rencontrée sur place par l’agence QMI. Il n’est juste pas ressorti de l’eau, un moment donné. Ils n’ont pas appelé la police tout de suite parce que mon frère était du genre à leur faire des coups de même, à rester longtemps sous l’eau. »

 

De 2002 à 2006, six hommes de 22 à 48 ans sont décédés après cette baigné dans la rivière malgré l’interdiction. Pour ceux qui se jettent du haut des escarpements, avec la fameuse corde, si le niveau de la rivière est bas, ils risquent de s’assommer sur le fond de la rivière et se noyer. Normand Huot a dit à Radio-Canada que l’arbre sur lequel est installée la corde va être coupé. Mais, réaliste, il est certain qu’une corde sera installée ailleurs, sur un autre arbre d’ici peu.

 

Comment empêcher des gens d’être téméraires et de braver les interdits? Il semble que les décès par noyades dans la rivière ne suffisent pas. À partir de ce moment là, le maximum semble fait. La noyade du jeune homme est tragique, elle aurait pu être évitée, bien sûr, en ne se baignant pas dans la rivière.

 

La seule façon d’empêcher ça, c’est de mettre des surveillants, des sauveteurs, à chaque spot de baignade, à la journée longue, durant la période estivale, même si la baignade est interdite. Ce serait ridicule, mais ce serait la seule façon d’empêcher les décès par noyade dans le secteur. Interdire l’accès au site? Ça ne donnerait rien. Il y aurait peut-être même plus de baigneurs, donc de noyades.

 

L’interdit et le danger attirent toujours les jeunes hommes et, malheureusement, certains en paient le prix fort. On ne peut pas agir à la place des gens. Rémi Drolet-Picard s’est noyé et sur les prochaines pancartes de mise en garde à l’entrée du site, son nom paraîtra parmi les victimes de la rivière Montmorency. Combien en faudra-t-il encore, des victimes, pour que les gens ne se baignent pas cette rivière? C’est un cours d’eau dangereux et qui n’est pas fait pour la baignade.

 

Le corps de Rémi a été retrouvé dans la rivière dimanche vers 16h.

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