Légumes tueurs en Europe
International

Une épidémie due à la bactérie Eceh fait rage actuellement en Europe. Les origines de l’épidémie sont incertaines, mais ce qu’on sait, c’est que 16 personnes sont mortes et mille sont infectées. La plupart des cas sont en Allemagne ou ont séjourné en Allemagne.
Le défi des autorités sanitaires européennes est de découvrir l’origine de l’épidémie. Comme dans toute enquête policière, car c’est un peu de cela qu’il s’agit, il y a des suspects. Le principal suspect est la bactérie Escherichia coli entérohémmoragique (ECEH). La bactérie provoque des diarrhées sanglantes et des problèmes aux reins. Plus de mille personnes étaient malade hier en Europe dans les pays suivants : Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Suisse, Autriche et en France. Au chapitre des décès : il y en a 15 en Allemagne et un en Suède.
De quelle manière ce suspect se serait propagé aux humains? Il n’y a pas de réponse assurée, mais encore une fois, un suspect : les légumes verts comme le concombre et la laitue. La tomate serait aussi parmi les suspects. Le problème, c’est qu’on n’a trouvé aucun légume contaminé jusqu’à présent aux dire de Lisa King de l’Institut de veille sanitaire interrogée par Le Figaro.
Les légumes contaminés demeurent donc les principaux suspects. Si l’hypothèse devait s’avérer exacte, comment la ECEH se serait-elle propagée aux légumes? Dans quel pays se serait produite la contamination : Espagne, Allemagne, transport? La question est préoccupante au point que les ministres de la Santé de toute l’Europe vont se réunir lundi prochain au Luxembourg afin de mieux cerner la situation et échanger de l’information prioritaire. La principale question à l’ordre du jour risque d’être la mise en place d’un système d’étiquetage pour remonter la piste des produits comme les légumes frais.
Un être humain contaminé par la ECEH risque de développer le syndrome hémolytique et urémique (SHU) qui n’augure, règle générale, rien de bon. Le SHU est le résultat d’infections du système digestif à la ECEH. Ces bactéries produisent des toxines appelées shigatoxines, nous apprend Le Figaro. Après 3 à 7 jours d’incubation, l’infection provoque de la diarrhée, parfois sanglante. Neuf fois sur dix, les malades guérissent en dix jours à peu près, non sans avoir perdu quelques kilos tout en arborant, un certain temps, un petit teint vert pâle. Toutefois, un SHU survient une fois sur dix lorsque les shigatoxines sont diffusées dans l’organisme. Cela provoque une insuffisance rénale aigue, une anémie significative et une thrombocytopénie (diminution des plaquettes sanguines). Le SHU est mortel dans 3 à 5% des cas. Toutefois, 50% des gens atteint du SHU garderont des séquelles rénales.
Les légumes suspects pourraient avoir été contaminés par des matières fécales provenant vraisemblablement de bovins. L’enquête se poursuit. En attendant, pour éviter la maladie, il est conseillé aux gens de bien laver leurs crudités, idéalement à l’eau chaude. «Les seules précautions sont de se laver les mains avant et après la préparation des crudités, et de laver soigneusement les légumes et fruits, éventuellement à l'eau chaude » a affirmé au Figaro le professeur Patrick Berche, microbiologiste à l’hôpital Necker à Paris.