Procès contre l’amiante en Italie
International
Le Journal L’Express rapporte aujourd’hui le déroulement du procès Eternit en Italie. Eternit est un groupe suisse spécialisé en matériaux de construction dont l’ex-propriétaire, le milliardaire suisse Stephan Schmidheiny, est au banc des accusés. Dans les installations du groupe en Italie, l’amiante serait responsable de la mort d‘environ 3000 personnes (ouvriers et citoyens). Un autre accusé est le baron belge Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne, gestionnaire et actionnaire dans Eternit Italie.
Les victimes sont d’ancien ouvriers ou des habitants des villes de Casale Monferrato, Cavagnolo, Rubiera et Bagnoli, endroits où Eternit avait des installations. Le procès a débuté en décembre 2009 à Turin et la partie civile compte 6000 victimes. C’est le plus grand procès sur l’amiante, d’après les associations de victimes et c’est le premier au pénal. D’autre pays, comme la France, comptent des associations de victimes qui espèrent que ce procès leur permettra d’enclencher chez eux, aussi, des procédures pénales.
Pourtant, Eternit Italie a fait faillite en 1986, soit six ans avant l’interdiction de l’aimante en Italie. Malgré cela, l’entreprise n’a pu se départir de ses responsabilités face à la justice italienne. Une enquête de cinq ans démonterait que les deux hommes seraient responsables d’une catastrophe environnementale du non respect les règles de sécurité au travail. Pour ces délits, la partie civile a demandé douze ans de prison et a demandé d’en rajouter huit de plus pour les conséquences qui se poursuivent encore aujourd’hui. "Je n'avais jamais vu une telle tragédie (...) Elle a touché différentes régions de notre pays, des salariés et des habitants. Elle continue à semer la mort et continuera à le faire qui sait pour combien de temps", a souligné le procureur Raffaele Guariniello durant son réquisitoire dont ces propos sont rapportés par L’Express. La défense compte contester la notion de responsabilité directe de ses clients dans le cadre de ce procès.
Le verdict est attendu d’ici la fin de l’année. Toute l’industrie de l’amiante et les associations de victimes de l’amiante suivent avec attention le déroulement de ce procès. Pendant ce temps, au Québec, nous continuons l’extraction et l’exportation du minerai d’amiante malgré les consignes de l’OMC qui suggèrent d’en cesser l’extraction et l’exportation pour des raisons de santé. En effet, certains pays, comme l’Inde, continuent de l’utiliser. On trouve là-bas de plus en plus d’opposants à son utilisation.