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Compost contaminé à l’abandon

Environnement

Le compostage est une façon intéressante de diminuer la quantité de rebuts qui part vers les sites d’enfouissement. Or, certaines entreprises qui s’engagent à faire du compost industriel pour les municipalités déçoivent. C’est le cas de GSI Environnement dont le siège social est situé à Toronto.

L’entreprise est spécialisée dans la gestion des matières résiduelles organiques. Elle a multipliée les sites de compostage au Québec. Mais elle multiplie aussi les infractions et les amendes. Certaines municipalités sont intervenues pour faire cesser ses opérations tellement les façons de faire de GSI sont critiquées.

Les pires sites de l’entreprise : Lachute, dans les Laurentides avec cinq avis d’infraction à la Loi sur la qualité de l’environnement. À l’Ange-Gardien en Outaouais, 14 avis et à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, 19 avis. Toutes ces infractions sont liées au rejet de lixiviats (le liquide nauséabond des déchets) dans la nature. On retrouve d’ailleurs sur ces sites de compostage de la matière non compostable et des odeurs désagréables pour ne pas dire écœurantes.

Pourtant, l’entreprise mise sur le compostage plutôt que l’enfouissement, mais est-elle apte à bien le faire et en a-t-elle l’expertise et la volonté réelle? Les déchets verts provenant du Québec se compostent, mais pas les déchets de table de Toronto qui arrivent dans des sacs de plastique non recyclables et non-compostables. On retrouve aussi des boues septiques d’Ottawa sur ces sites, nous apprend Radio-Canada. Là on ne parle plus de compost ou d’un site de compostage, mais d’un site d’enfouissement et on charge aux clients le fort prix pour faire du compost. L’entreprise affirme, sur son site Internet, faire un compost de la plus haute qualité. Si on y retrouve du plastique en provenance des sacs mentionnés ci-haut, ce n’est plus de la première qualité.

Les trois municipalités citées plus haut et le gouvernement du Québec viennent de déposer des poursuites contre la compagnie. Certains sites de compostage sont à l’abandon et Radio-Canada, qui mène l’enquête, n’a pas reçu de retour d’appel de GSI. Bref, rien pour rassurer la population.

GSI est une filiale d’EnGlobe dont le conseil d’administration est dirigé par Mike Harris ancien premier ministre de l’Ontario. Le titre en bourse à Toronto est en chute libre et le gouvernement du Québec risque de se retrouver avec la facture de nettoyage de ces sites à compost contaminés et à l’abandon.

Tout cela est bien triste et risque de décourager les municipalités et les citoyens aux principes de développement durable pourtant nécessaires à la survie de l’espèce humaine. EnGlobe a été créé, semble-t-il sur de bonnes intentions, mais son rêve s’avère un cauchemar.

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