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Les Français ne veulent pas d’exploitation de gaz de schiste sur leur territoire

Opinion

François Filion

François Filion, premier ministre français

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Marie-Lan Nguyen sur Wikipedia

Il n’y a pas qu’au Québec que la population émet de sérieux doutes sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. Les méthodes d’extraction sont peut-être efficace, mais elles ne sont pas exemptes de risques pour l’environnement. En France, même si le gouvernement recule dans ce dossier, comme au Québec, la coordination nationale des opposants à l’extraction et à l’exploitation du gaz de schiste a organisé plusieurs manifestations dans les départements où se déroulent des projets de forages, nous apprend le Nouvel Observateur et l’Associated Press aujourd’hui.

Le célèbre contestataire José Bové était dans le Sud-Ouest dans une de ces manifestations. C’était à Nant (Aveyron), sur le plateau du Larzac avec 4000 autres personnes. Le tout se déroulait dans une ambiance de réjouissance et les manifestants tenaient des pancartes "No Gazaran". L’objectif des manifestations est de maintenir une certaine pression sur le gouvernement même si ce dernier a reculé mercredi dernier lorsqu’il a annoncé l’annulation des permis déjà accordés. Cette décision faisait suite à d’importantes critiques venant d’élus de tous les partis.

"Le gouvernement commence à entendre notre mécontentement, mais les belles paroles de François Fillon ne sont pas suffisantes tant que la loi interdisant l'exploitation du gaz de schiste ne sera pas votée à l'Assemblée nationale et au Sénat", a expliqué José Bové, député européen Europe Ecologie dont les propos sont rapportés par le Nouvel Observateur, un journal français.

François Filion, premier ministre français, s’est laissé l’option d’une exploitation future des gisements avec la découverte potentielle de nouvelles techniques. Techniques nouvelles qui ne nuiraient pas à l’environnement. Comment ? On ne sait pas, l’extraction des gaz de schiste est une opération récente et encore imparfaite. Rien ne dit qu’une technique sans effet sur l’environnement verra le jour d’ici peu.

"François Fillon a donné l'impression que le gouvernement se réservait la possibilité de refaire passer ses projets d'une façon peut-être un peu plus acceptable la prochaine fois, mais pour nous cette exploitation est inacceptable, quelle que soit les techniques employées", a expliqué José Bové en faisant référence à la fracturation, méthode actuelle d’extraction, qui pollue les nappes phréatiques et l’environnement.

Le 10 mai prochain, une proposition de loi sera déposée par le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale visant à abroger les permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures non conventionnels et surtout à interdire leur exploration et leur exploitation sur le territoire national. De grandes manifestations devant l’Assemblée nationale devraient avoir lieu ce jour-là.

La présente fin de semaine sonnait un peu comme une répétition avec des manifestations à Nant, Brignoles (Var), Cahors (Lot), Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Avignon (Vaucluse), Lyon, Marseille et Meaux (Seine-et-Marne).

L’exploration et l’exploitation des gaz de schiste est un phénomène mondial qui illustre bien la pénurie à venir de sources conventionnelles de gaz et de pétrole. Ce phénomène illustre la nécessité de trouver des sources d’énergie renouvelables le plus rapidement possible pour nous défaire de notre dépendance envers les combustibles fossiles.

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