Pénurie de main d’œuvre étudiante dans la Capitale Nationale
Emplois
La région de la Capitale-Nationale est en pénurie de main d’œuvre pour beaucoup d’emplois saisonnier. Les jeunes de la région de Québec sont donc sollicités pour s’engager à travailler. En effet, des dizaines d’entreprises peinent à recruter des étudiants et travailleurs. Les Centres de Service Canada pour jeunes estiment que 3300 postes sont vacants.
Les empois qui peinent le plus à trouver preneur sont dans la restauration, l’hôtellerie ainsi que la vente au détail. L’été, durant la saison touristique, ces secteurs doivent faire le plein d’employés. On vise les étudiants, mais ceux-ci ne semblent pas accrocher, préférant voyager ou des postes plus intéressants et payants.
On avance comme explication le faible taux de natalité. Par chance, on a ouvert récemment le marché de l’emploi aux étudiants étrangers.
J’ai également mon explication sur les causes de la pénurie. Les emplois étudiants sont, désolé de le dire aussi durement, nuls dans bien des cas. Lorsque j’étais étudiant, tant à Québec qu’à Montréal, j’allais au centre d’emploi pour étudiant et je me faisais engager par des entreprises qui recevaient des subventions fédérales pour engager des jeunes. Une ou deux semaines après, on se faisait tous mettre à la porte parce que le gros contrat exigeant des étudiants était terminé. La subvention était empochée par l’employeur et nous, les étudiants d’alors dans les années 90, on devait retourner au centre d’emploi étudiant.
Après quelques expériences du genre, j’ai compris ma leçon. Je suis allé directement au centre d’emploi du Canada, celui pour adulte, pas pour étudiants, et je me faisais engager à temps plein pour l’été et le temps que je voulais. Les salaires étaient plus élevés et le travail plus intéressant. Vous croyez que je suis le seul à avoir vécu cette expérience et que le mot ne s’est pas passé? Et quels secteurs cochonnaient le plus? Restauration, hôtellerie et commerce au détail. Après le gros congrès ou le festival machin chouette, bye-bye tout le monde et on empoche la subvention pour avoir fait travailler ces bonnes poires de jeunes durant deux semaines.
Alors les petites jobs mal payées avec des horaires pas possibles et les mises à pieds fort possibles, ça va être de plus en plus difficile de les combler. Seules façons de vous en sortir, augmenter les salaires et faire preuve d’innovation pour attirer les travailleurs. Terminé l’époque où l’employé devait vendre sa salade pour avoir un travail. De plus en plus, surtout pour les secteurs précités dans cet article, ce sera aux employeurs de se vendre pour attirer les travailleurs. Ce sera aux employeurs de donner des garanties, des contrats de travail intéressants. Ceux qui ne parviendront pas à se vendre et à recruter seront condamnés à fermer. Je ne pleurerai pas sur leur sort.
Il y a dix, vingt ans, l’employeur avait le gros bout du bâton. Maintenant, se sont les employés. Et vu que la génération Y n’est pas nombreuse, elle a l’embarras du choix. À l’employeur de se vendre et de savoir garder son personnel.
Je veux bien croire qu’il y a pénurie de main d’œuvres, je crois surtout qu’il y a des entreprises qui ne savent pas se vendre.
Avis quand même aux intéressés, il y a beaucoup d’emplois disponibles dans la Capitale-Nationale. Je suis certain que la plupart d’entre eux seront honnêtes et vous offriront de bonnes conditions de travail. Le marché du travail exige de leur part bien des efforts pour vous garder. À bon entendeur.