Claude Béchard était un homme attaché à sa région
Bas-Saint-Laurent
Claude Béchard
Source Assnat
Le décès de Claude Béchard des suites d’un cancer du pancréas suscite de vives émotions au sein de la population. Chacun est interpellé. Pour ma part, ce qui me frappe c’est qu’il avait le même âge que moi et je trouve que c’est très injuste de devoir partir si vite. Mais la perte se fera surtout sentir dans la région du Bas-Saint-Laurent, dont il était le ministre responsable, et dans sa circonscription de Kamouraska-Témiscouata. Pourquoi? Parce qu’il était particulièrement attaché et dévoué envers son coin de pays.
Jean Charest a annoncé qu’il y aurait des funérailles nationales pour ce politicien engagé et estimé de tous, partis d’opposition compris. Cette estime était palpable même avant l’annonce de sa maladie, il y a deux ans, et c’est toujours le cas au moment de son décès. L’homme avait un bon sens de l’humour, beaucoup d’énergie et de passion. Il savait communiquer son enthousiasme à ses collègues.
Je crois toutefois que ce que les électeurs retiendront de lui c’est deux choses :
- Sa volonté première d’œuvrer pour sa région en prenant même parfois d’importants risques. On se souviendra du contrat de gré à gré du métro de Montréal pour l’usine Bombardier de Lapocatière en 2006. Contrat contesté par Alstom, qui a formé un consortium avec Bombardier et remporté un appel d’offre international aujourd’hui contesté par l’espagnole CAF. Une saga pas encore terminée…
- L’aura d’intégrité et d’honnêteté dans tout son parcours politique. Le degré de confiance envers les politiciens au Québec est à son plus bas. Claude Béchard avait l’estime et la confiance du plus grand nombre, malgré Orford, malgré le contrat de gré à gré pour le Métro de Montréal, malgré tout.
Ses deux dernières années de vie auront été difficiles. Il y a d’abord eu le meurtre d’une collègue de travail, Nancy Michaud, son cancer du pancréas, le décès de son père, la récidive et l’action politique jusqu’à la fin malgré la douleur, la maladie. Une volonté féroce de mener une vie politique active malgré le mal qui le rongeait. Son retour en politique a été critiqué par certains qui ne comprenaient pas de le voir revenir ainsi diminué. Pour qui faisait-il ça? Pour lui, j’imagine, j’espère, mais aussi beaucoup pour les gens de sa région, pour le Bas-Saint-Laurent. Pour leur montrer que, jamais, il ne les aurait abandonnés pour un fichu cancer.
Les funérailles nationales seront célébrées samedi 11 septembre à 11h à la Cathédrale Sainte-Anne de Saint-Anne-de-la-Pocatière.