L’Australie, le Québec, et la souveraineté alimentaire
Agroalimentaire

Le Ministère de l’immigration australien vient de faire paraître une étude qui montre que si sa population s’accroît au rythme actuel, 430 000 hectares de culture autour de Sydney et Melbourne seront convertis en habitation sous peu. C’est un signal d’alarme qui pourrait trouver écho même au Québec.
L’Australie n’a pas un très grand territoire de terres cultivables. En effet, ce pays-continent est très sec et à la merci d’intempérie comme la sécheresse, les inondations, feux de brousses et cyclones. Empiéter sur les terres cultivables remet en cause le pouvoir du pays à être autonome sur le plan alimentaire. Rachel Mackenzie, porte-parole de Growcom, organisation œuvrant dans l’horticulture, affirme que présentement, l’Australie reçoit 260 000 immigrants par année. Cela veut dire qu’en 2050, l’Australie ne pourra plus répondre aux besoins et se verra dans l’obligation d’importer ses fruits, noix, légumes, produits laitiers et viandes. Même sans immigration, les villes devraient grandir et les décharges publiques s’étendre.
Sans une bonne politique agricole, Growcom met en garde le gouvernement australien. Il ne faut pas être à la merci des marchés mondiaux pour se nourrir. Pour le moment, il y a un grand nombre de pays qui peuvent faire de l’exportation. Mais, avec la rareté de l’eau, ce ne sera pas toujours possible dans un horizon pas trop lointain.
Growcom va faire partie d’un groupe de réflexion sur la politique alimentaire formé par le gouvernement australien. Ce comité doit se pencher sur la reconstruction après les inondations de cet hiver, mais à plus long terme, c’est la sécurité alimentaire de l’Australie qui préoccupe au plus haut point. L’état le plus touché par les inondations, le Queensland, met de côté la proposition de discussion de politique et de planification des terres cultivables. Pourtant, pour garantir son autonomie alimentaire le pays devra avoir une stratégie des sols cultivables que se convoitent les mines, les villes et l’agriculture.
Le Québec devrait également porter attention à sa souveraineté alimentaire. La portion de son territoire qui est cultivable n’est pas très grande et les villes ne cessent d’empiéter sur les meilleures terres. De plus, lorsqu’on parle de mines, on parle aussi du gaz de schiste et de son exploitation sur les terres les plus fertiles de la province.
À l’horizon 2050, serons-nous toujours autonomes pour nous nourrir? La réflexion amorcée par l’Australie n’est certes pas une réflexion qui ne concerne qu’un seul pays ou province sur la planète.
Source : http://www.greenetvert.fr/ et www.ausfoodsnews.com.au