Ok conditionnel pour une mine à ciel ouvert à Malartic
Abitibi-Témiscamingue
Le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur le projet de mine à ciel ouvert à Malartic, en Abitibi-Témiscamingue, a été rendu public. Le projet est dirigé par la société minière Osisko. Le projet suscite la controverse car il nécessite le déplacement d'une partie de la ville. La commission d'enquête partage les inquiétudes d'une partie de la population et des environnementalistes car elle affirme que le projet pourrait être accepté à certaines conditions. Vous aurez deviné que ces conditions concernent surtout les aspects du développement durable.
La première recommandation concerne la création d'un comité de développement durable pour décider de l'avenir de la fosse prévue pour entreposer les résidus méniers et l'aménagement d'un plan d'eau. La commission estime, avec raison, que le promoteur devrait s'engager à payer pour les coûts d'approvisionnement en eau potable, tant en qualité qu'en quantité, de la ville de Malartic et les propriétaires de puits privés. Ça pourrait coûter très cher en cas de contamination de la nappe phréatique.
Certains aspects positifs du dossier d'Osisko furent soulignés tels les démarches prévues pour s'assurer du maintient de la qualité de l'air, les activités de dynamitage, la conception de la fosse d'extraction et les mesures pour atténuer le bruit. Tous ces aspects visent à limiter les répercussions sanitaire et la qualité de vie des citoyens de Malartic. Côté emplois et retombés écomomiques, c'est majeur pour la petite ville et la région. Donc, à prendre sérieusement en considération.
Osisko a mis 1,5 million de dollars sur la table pour le déplacement des résidences même si le projet ne devait pas voir le jour. Mais, la commission constate que cette garantie ne couvre pas l'ensemble des travaux à effectuer. Il faudra donc porter attention à cela et estimer le coût exact des travaux.
Sur ces recommandations, le conseil des ministres, habituellement fort favorable à l'industrie minière, doit accepter le projet. Osisko voudrait débuter les travaux avant l'automne. L'entreprise a affirmé à Radio-Canada être satisfaite du rapport tout à fait d'accord avec les recommandations exprimées. « On a certainement été à l'écoute des parties prenantes durant les audiences du BAPE. On est prêt à étudier les recommandations, puis à les appliquer », affirme le vice-président finances de la société minière, Brian Coates.
Autre son de cloche du côté de l'Action boréale de l'Abitibi-Témiscamingue, le président Henry Jacop a affirmé à Radio-Canada : « Quand arrive un projet d'exploitation par l'industrie privée, le processus est très rapide pour en arriver à l'acceptation. Par exemple, ça a pris trois jours, après le dépôt du rapport du BAPE, pour que le gouvernement rende public ce rapport-là. Dans le cas des aires protégées, la même ministre, Mme Beauchamp, prend jusqu'à deux ans pour le rendre public. Donc on a l'impression que c'est deux poids deux mesures. À part quelques petites recommandations, ç'a déjà tout été canné et on se dépêche parce qu'il y a déjà trop de gens, incluant la Société générale de financement, mouillés dans ce dossier-là. Ça fait que le rapport ne nous surprend pas. On l'avait dit dès le départ que tout semblait pipé d'avance. »
La Ville de Malartic elle est favorable au rapport du BAPE et au projet. On parle de créer 400 emplois permanent en Abitibi-Témiscamingue.
Le ok du BAPE est conditionnel, mais c'est un conditionnel qui ne bloquera en aucun cas le projet à moins que le gouvernement Charest en décide autrement, ce qui serait très surprenant dans le contexte économique que nous connaissons.
Pour consulter le rapport de 161 pages : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape260.pdf.