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Nombreuses adhésions à l’Union paysanne dans le Témiscamingue

Abitibi-Témiscamingue

Une centaine d’agriculteurs du Témiscamingue vont quitter les rangs de l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour adhérer à l’Union paysanne mardi 30 novembre. Par le fait même, ils vont fonder un conseil régional paysan au sein de l’organisation. Une première. Le nombre de membres de l’Union paysanne passera alors de 500 à 600.

«Il est devenu évident pour nous que l’Union des producteurs agricoles fait partie du problème et que l’Union paysanne fait partie des solutions», affirme Pierre Lavallée, producteur d’agneaux de Saint-Bruno-de-Guigues et nouveau représentant du conseil régional paysan du Témiscamingue dans le communiqué publié par l’Union paysanne. « Nous, on le fait vraiment pour le Témiscamingue. On ne le fait pas contre l'UPA, on le fait [...]pour qu'on puisse, nous autres, se développer et sortir de la crise qu'on vit présentement », a affirmé Pierre Lavallée à Radio-Canada.

Ce qui pousse ces agriculteurs à adhérer à l’Union paysanne c’est un partage de valeurs en ce qui a trait à la régionalisation du système agricole, la multifonctionnalité, la réorientation des subventions et le rôle de l’agriculture dans l’avenir du Québec. «Leur message se colle au vécu des agriculteurs en région en plus d’apporter de vraies idées neuves et de s’attaquer aux vrais problèmes», souligne de plus Pierre Lavallée.

L’Union paysanne affirme que la fondation de ce premier conseil régional paysan sera suivie par d’autres durant l’année 2011. Une forte expansion est prévue, au détriment de l’UPA semble-t-il. «Notre organisation attend d’avoir accès à la liste des agriculteurs pour leur faire connaître nos positions et leur redonner confiance dans le fait de s’associer librement. Lorsque les agriculteurs dépassent les fausses rumeurs répandues à notre sujet, nous savons que notre discours les rejoint», ajoute Benoit Girouard, président de l’Union paysanne.

L’élément déclencheur de ce départ massif des rangs de l’UPA est la tentative, par cette dernière, d’exiger de ses membres la fermeture des sentiers de motoneiges pour protester contre le retrait de 25% de l’ASRA mais aussi pour, selon l’Union paysanne, sauver son monopole et son pouvoir sur la mise en marché des produits agricoles. «On ne peut pas prendre en otage la population pour préserver un monopole syndical…c’est immoral! », déclare Pierre Lavallée.

Du côté de l’UPA on reconnaît la crise que traverse le monde agricole et le fait qu’une quarantaine de fermes ont fermé en Abitibi-Témiscamingue en 2010. Sylvain Cossette, deuxième vice-président de la Fédération de l'UPA de l'Abitibi-Témiscamingue, lance toutefois un appel pour que les agriculteurs demeurent une force de frappe importante au sein de l’organisation et que le temps n’est pas à la division : « Il faut se tenir comme producteurs, il faut s'unir. Il faut toujours travailler ensemble. C'est de même que l'on va faire en sorte que l'on va avoir un poids au niveau provincial et le gouvernement ne pourra pas plier. Dans bien des dossiers, il n'aura pas le choix de suivre l'enlignement de la majorité des agriculteurs ». Les propos ont été rapportés par Radio-Canada et l’homme était visiblement affecté par tout ce qui arrive.

À la veille du 86ième congrès général de l’UPA à Québec, on peut supposer que bien des discussions de délégués pourraient tourner autour de ce coup de tonnerre.

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